Les travaux de l'Université d'été des cadres de la République arabe sahraouie démocratique (Rasd), qui se sont ouverts le 14 août dernier à Boumerdès, sous le slogan «L'Etat sahraoui indépendant est la solution», ont pris fin hier. Lors de la cérémonie de clôture, le Premier ministre sahraoui, Abdelkader Taleb Omar, a appelé la France à adopter une position «positive» à l'égard de la question sahraouie qui soit à la hauteur de la place qu'elle occupe au niveau international. «La France doit adopter une position positive qui soit à la hauteur de la place qu'elle occupe au niveau international et de la responsabilité qui est la sienne en tant que membre permanent du Conseil de sécurité chargé de faire respecter la légalité internationale», a dit M. Taleb Omar dans une allocution lue en son nom par la ministre sahraouie de l'Enseignement et de l'Education, Meriem Essalek Hamada, selon l'APS. Le Premier ministre sahraoui a également appelé l'Espagne à «assumer avec courage sa responsabilité historique, juridique et morale pour mettre fin à la tragédie qu'elle a causée au peuple sahraoui», l'exhortant, par là même, à «soutenir expressément les efforts déployés en vue de trouver une solution juste à la question sahraouie à même de garantir au peuple sahraoui son droit à la liberté et à l'indépendance». M. Taleb Omar a, par ailleurs, déploré la position du gouvernement espagnol «en faveur de la thèse expansionniste marocaine alors que le statut juridique du territoire du Sahara occidental et la légitimité de la lutte du peuple sahraoui pour la liberté et l'indépendance ne souffrent d'aucune équivoque». De son côté, le ministre sahraoui chargé des Territoires occupés et des Communautés, Mohamed El Ouali Akik, a appelé la communauté internationale à «faire pression» sur le Maroc pour permettre aux militants des droits de l'Homme de s'enquérir de la situation «déplorable» des détenus politiques sahraouis dans les prisons marocaines. Il a affirmé, dans une déclaration à l'APS, en marge des travaux de l'université d'été, que la protection accordée au Maroc par la France «l'a encouragé à interdire aux organisations humanitaires internationales et aux militants des droits de l'Homme de s'enquérir de la situation des détenus politiques sahraouis dans les geôles marocaines». La France est aussi derrière le rejet de la proposition américaine d'élargir les prérogatives de la Minurso à la protection et à la surveillance des droits de l'Homme au Sahara occidental, a-t-il ajouté. Le ministre sahraoui a affirmé, enfin, que la situation des Sahraouis dans les territoires occupés était «grave» du fait de la violation par les forces de l'occupation marocaine des droits humains des Sahraouis. M. M'hamed Kheddad, membre du secrétariat général du Front Polisario, coordonnateur sahraoui avec la Minurso, a tenu à souligner, pour sa part, que l'exploitation des ressources naturelles du Sahara occidental par des sociétés étrangères sans autorisation des autorités sahraouies était «illégale» et influait «négativement» sur une solution juste au conflit. Il a précisé à ce propos que pour les autorités sahraouies les contrats d'exploitation des richesses sahraouies établis par l'occupation marocaine avec des sociétés étrangères dans les secteurs de la pêche, du pétrole, du phosphate et de l'agriculture procèdent du «pillage car le Maroc ne détient ni légitimité ni tutelle sur le peuple sahraoui». Précisons enfin que la 4e édition de la conférence internationale sur le droit des peuples à la résistance, cas du Sahara occidental, se tiendra les 14 et 15 décembre prochain à Alger, comme l'a annoncé le président du Comité national algérien de solidarité avec le peuple sahraoui (Cnasps), Mahrez Lamari. M. Lamari a indiqué que des universitaires, des militants des droits de l'Homme venus de différents pays du monde, et des militants sahraouis des droits de l'Homme notamment, prendront part à cette rencontre. H. Y./APS