Une année après l'acquisition de cette scène professionnelle, Tizi Ouzou a inauguré le 1er novembre 2010 son Théâtre régional qui porte le nom d'un monstre sacré du 4e art, en l'occurrence Kateb Yacine. Dans son projet de réhabilitation, les pouvoirs publics ont inclus l'équipement de cette infrastructure avec tout le nécessaire pour un fonctionnement professionnel. Que ce soit l'éclairage, le son ou la machinerie, tout a été inclus dans ce projet de réhabilitation qui a coûté la bagatelle de 38 milliards de centimes. L'enveloppe dédiée au Théâtre régional Kateb-Yacine a prévu également une dizaine de caméras de télésurveillance, ainsi que la climatisation de toutes les salles de l'infrastructure. Une loge pour les comédiens, un studio d'enregistrement et une salle de danse étaient également prévus dans ce projet de réhabilitation, selon un ancien responsable qui déclarait que les dirigeants du théâtre de l'époque, du temps de la direction de Fouzia Aït El Hadj, pensaient se donner un peu de temps pour doter leur institution de nouveaux équipements sur ses fonds propres. Ils pensaient particulièrement se doter, avec l'aide des pouvoirs publics, de scènes mobiles qui serviraient à faciliter les déplacements des troupes et des spectacles vers différentes localités de la wilaya. Ce dernier point semble ne pas avoir été atteint depuis que cette institution a commencé à vivre l'instabilité au niveau de sa direction. Le départ de Fouzia Aït El Hadj quelques mois après l'inauguration du Théâtre régional a été suivi par le limogeage de son successeur Ahmed Khoudi quatre mois à peine après sa nomination. Depuis, l'institution est restée sans directeur de la trempe de ceux qui dirigent les théâtres régionaux de tout le pays. En outre, l'omniprésence de l'Etat dans les activités culturelles a fait que les associations du secteur continuent à activer en marge du paysage en termes de moyens, notamment logistiques. Une troupe de théâtre par exemple est incapable de monter une pièce si ses membres ne cotisent pas entre eux ou ne demandent pas l'aumône auprès des villageois ou des commerçants de leurs régions respectives, notamment pour la confection des tenues de scène ou pour la mise en place de la scène elle-même. A Tizi Ouzou, comme dans les autres wilayas du pays, les associations culturelles n'ont pas encore les moyens nécessaires pour voler de leurs propres ailes. Ni financièrement ni logistiquement. M. B.