Photo : M. Boumati De notre correspondant à Tizi Ouzou Malik Boumati Le théâtre régional Kateb-Yacine de Tizi Ouzou a enfin été inauguré après des travaux de réhabilitation qui n'ont que trop duré, et qui ont surtout provoqué des polémiques pas toujours innocentes. Lors d'une cérémonie organisée par la Direction de la culture de la wilaya en fin d'après-midi de lundi dernier et pour clôturer la semaine de célébration du 56ème anniversaire du déclenchement de la guerre de libération nationale, les responsables du secteur de la culture ont prévu une production du chantre de la chanson kabyle Lounis Aït Menguellet, qui a chanté au grand bonheur du public présent en compagnie de ses deux fils, et ce, après une belle prestation de la chorale polyphonique «Avzim» de Sidi Ali Bounab. Lors de son allocution d'ouverture, El Hadi Ould Ali, directeur de la culture de la wilaya de Tizi Ouzou, qui paraissait aussi heureux que la directrice de cette institution, en l'occurrence Fouzia Aït El Hadj, dira que le théâtre régional Kateb-Yacine allait redonner un nouveau souffle à la vie culturelle à Tizi Ouzou. «Ce joyau a été totalement rénové pour permettre à tous les talents de s'exprimer et à la production théâtrale de prendre son envol», ajoutera-t-il non sans affirmer que les 38 milliards de centimes dépensés dans les travaux de réhabilitation sont une «preuve de l'importance accordée à ce théâtre pour le hisser aux standards universels, aussi bien au niveau des moyens de production que de fonctionnement». Rendant hommage aux artistes disparus tels que Kateb Yacine, Mustapha Kateb, Malek Bouguermouh, Azzedine Medjoubi, Abdelkader Alloula et Mohya, le directeur de la culture estime que le théâtre régional Kateb-Yacine «est le prélude à un vaste chantier de réhabilitation et de renforcement de l'infrastructure culturelle», annonçant dans ce sillage un programme d'une trentaine de projets d'une valeur d'environ de 400 milliards de centimes et contenant, entre autres, un musée régional, un institut de musique, une grande bibliothèque, des théâtres en plein air, une cinémathèque et une salle de spectacle de 3 000 places. Parmi les personnes qui attendaient le plus l'achèvement des travaux de réhabilitation, c'est bien la directrice de cette institution, Fouzia Aït El Hadj, qui a passé des années à travailler et à monter des pièces théâtrales dans des conditions insupportables. Approchée en marge du gala qu'animait Aït Menguellet, Fouzia Aït El Hadj avoue être très heureuse de cette réalisation, même s'il reste quelques détails techniques à finir. Des détails qui prendront tout de même quelques semaines. Pour elle, cette inauguration est «une autre occasion pour être encore plus exigeants envers nous-mêmes». Elle annoncera, à cette occasion, que la comédie musicale El Achiq, Aouicha ou El Haraz, montée pendant que l'enceinte était en chantier, sera jouée pendant plusieurs jours, et ce, probablement à partir du 11 décembre prochain. Dans cette perspective, Fouzia Aït El Hadj, dont l'équipe a déjà organisé sept cycles de formation au profit du mouvement associatif des différentes localités de la wilaya, compte également porter à la scène plusieurs œuvres théâtrales, dont une de Hassan Meliani. La directrice du théâtre régional Kateb-Yacine croit dur comme fer que le public théâtral existe bel et bien, mais il faudra travailler dur pour arriver à le fidéliser. Fouzia Aït El Hadj n'oublie pas les enfants et compte leur consacrer des programmes durant les jours de week-end.