De notre envoyée spéciale à Mostaganem : Wafia Sifouane Mouffok Célébrant cette année sa 46e édition, le plus ancien événement du 4e art du continent, à savoir le Festival national du théâtre amateur de Mostaganem (Fnta), continue à attirer comme à l'accoutumée des foules de passionnés des planches. Pour le 6e soir de la compétition officielle, qui a débuté samedi dernier, c'est la troupe de Masrah Hawaa Ettalk, de Boudouaou, qui a présenté sur scène sa dernière production intitulée Leilatou Roûb (Une nuit de terreur) mise en scène par Zenagui Djamel d'après le texte de Mansouri Merouane. Cependant, la nature ce soir là a décidé de ne pas se montrer clémente envers le festival, qui se tient cette année sous un chapiteau au sein du complexe des sports et loisirs Nourredine-Morsli de la mythique Salamandre. Comme l'a annoncé le BMS dévoilé la matinée, une pluie diluvienne est venue perturber la représentation. Le public venu très nombreux a vite fait le sage choix de rentrer chez lui à l'abri du vent fort et de la pluie, dont les flots ont inondé l'espace. Malgré ces conditions climatiques désastreuses qui auraient pu décourager les plus tenaces, la troupe n'a pas du tout été déstabilisée dans son jeu et a donné sa représentation comme si de rien n'était. Mieux encore, le bruitage de tonnerre utilisé pour les besoins de la pièce a épousé à merveille la colère de dame nature qui s'est déchaînée ce soir là. Le public a eu droit à la totale, il ne manquait plus que la grêle en ce mois d'août. S'agissant de la pièce, dont le public a raté la plupart des dialogues car un comédien avait oublié de mettre son micro, elle nous raconte une histoire fantastique qui semble tout droit sortie des contes de la crypte. En effet, Leilatou Roûb nous parle d'un Djin (satan) qui a pour but de peupler la terre de ses semblables et régner sur l'homme. Pour parvenir à ses fins, il épouse une «mortelle» et entame son plan machiavélique, une histoire de fin du monde assez classique mêlée aux histoires de grands-mères que l'on raconte aux enfants pour leur faire peur. Malgré la naïveté de l'histoire, on retrouve une certaine maturité en matière de mise en scène qui a donné au public la sensation de voir un film. Succession de tableaux rythmés, des comédiens assez convaincants le tout dans un décor glauque et macabre, l'aspect cauchemar a bien été mis en avant dans cette pièce. D'ailleurs le décor fourni pour ce spectacle, dont des tombes, a joué un rôle majeur dans la pièce et réussi à mettre le public dans le bain. Contrairement aux éditions précédentes, le 46e Fnta est orphelin de salle habituelle, à savoir celle de la Maison de culture Ouled Abderrahmane Kaki fermée en raison de travaux de rénovation. Un très mauvais timing surtout en l'absence d'une salle de théâtre à Mostaganem. Quant au Théâtre régional de la ville, dont l'ouverture traîne depuis déjà plus d'une année, il serait vraiment temps qu'il ouvre ses portes pour donner au Fnta un lieu digne de son nom et de son histoire. Rappelons que la soirée de clôture est prévue pour ce soir. Le jury composé de cinq spécialistes de théâtre rendra ainsi public son verdict après avoir vu sur scène douze troupes inscrites en compétition officielle. Que le meilleur gagne.