Porté par un Comité central acquis à sa candidature, par conviction pour les uns, pour diverses considérations pour les autres, Amar Saïdani n'est pas avar en déclarations une fois son triomphe proclamé à El Aurassi. Mais passé l'instant de la jubilation, l'ancien président de l'Assemblée populaire nationale a dû se rendre à l'évidence, qu'il vient d'hériter d'un plébiscite empoisonné. Dans l'état actuel des choses, le parti du Front de libération nationale (FLN) est une véritable maison en ruine. Sous l'effet de l'émotion née de son accession au poste de secrétaire général du parti le plus représenté dans les assemblées élues, le successeur de Abdelaziz Belkhadem a vite annoncé que la nouvelle composante du Bureau politique du parti sera communiquée dans la soirée de la même journée. Avant de se résoudre à la réalité que les conditions ne sont pas favorables pour des nominations dans un parti qui a perdu sa cohésion. Et ou les nominations et les désignations ne sont pas précédées par des discussions qui exigeraient des arbitrages. Elles sont plutôt régies par des marchandages et des transactions, comme le témoigne l'arrivée de nombreux affairistes, sans passé militant, aux portes de l'Assemblée populaire nationale, au nom du FLN. «Ce report permet de poursuivre les consultations pour choisir les membres du futur Bureau politique du FLN», s'est-il contenté de dire en fin de journée. La mission donc consistant à réunir les rangs du FLN n'est pas une sinécure bien que Saïdani tenait à dire son «engagement à unifier les rangs du parti et à instaurer la réconciliation entre les militants que j'invite à s'éloigner de tout ce qui peut contribuer à semer la discorde et la division». Le nouveau secrétaire général de l'ex-parti unique n'est pas seulement attendu dans la désignation des membres du Bureau politique, cet organe fissuré dans le sillage de la crise du parti. La preuve n'est autre que l'absence de certains de ses membres à la réunion de jeudi, à l'image du ministre de la Santé, M. Abdelaziz Ziari, intéressé par le poste de SG du FLN. En plus du test du Bureau politique, Amar Saïdani aura à résoudre la question des nominations des députés dans les structures de l'APN. C'est d'ailleurs ces nominations qui ont accentué les divergences entre Abderahmane Belayat et le chef du groupe parlementaire du parti. Saïdani est appelé, dans ce sens, à trancher avant même le début de la session d'automne de l'APN, prévue le 2 septembre prochain. Ces dossiers ne manqueront pas de mettre dans la gêne Amar Saïdani, comme l'avait embarrassé la question des présidentielles de 2014, avant d'admettre que «le sujet est très sensible». Le néo secrétaire général du FLN a manifestement du pain sur la planche aussi bien à l'intérieur du parti que concernant les futures échéances politiques à l'ordre du jour. A. Y.