De retour pour une 6e édition, le Festival culturel international de la musique diwane se tiendra cette année du 27 septembre au 3 octobre, au niveau de la salle Ibn Zeïdoun de l'Office national de Riadh El Feth (Oref). Habituellement organisé au niveau du théâtre de verdure de l'Oref, le festival a décidé de réduire son espace en passant de plus de 1 000 places à quelques 400, moins de la moitié. Les raisons de ce changement n'ont pas été communiquées, bien que ce choix soit des plus illogiques, considérant le nombre de spectateurs que draine habituellement ce festival. Concernant la programmation, on relèvera que pour cette année elle n'a pas été fameuse surtout que c'est un festival qui compte énormément sur les têtes d'affiches pour attirer le public algérois assez sélectif quand il s'agit de world music et de diwane. La soirée inaugurale sera placée sous le signe de la fusion jazz, avec le grand saxophoniste afro-américain Archi Shepp qui présentera un «programme inspiré de la musique diwane», promettent les organisateurs, en compagnie du claviériste malien cheikh Tidiane Seck et de sa compatriote Mamani Keita au chant. Concernant la participation nationale, la troupe algéroise Ouled Bambara lauréate du second prix au dernier Festival national de la musique diwane, en juin dernier. Au programme de cette 6e édition la troupe de Ami Brahim de Béchar, qui a raflé le premier prix, et celle de Dendoune de Ghardaïa lauréate du troisième prix. D'autres formations algériennes qui s'inspirent de styles traditionnels animeront des concerts, à l'exemple du groupe Djamawi Africa ou encore des musiciens de Raïna Raï. A noter qu'aucune troupe étrangère, notamment du Maroc ou du Soudan, n'est prévue dans la programmation du festival, une présence pourtant réclamée par de nombreux observateurs. Surtout si l'on tient compte des précedentes éditions ayant invité le mâalem Hamid El Kasri. Pour le commissaire du festival, Mourad Chouihi, la diversité des horizons musicaux est une occasion «de donner une dimension plus large à la musique diwane en favorisant son contact avec d'autres genres», tout en conservant «l'aspect spirituel» de ce legs ancestral. Le responsable a expliqué également vouloir éviter «la folklorisation de la musique diwane, en ne programmant que des spectacles centrés sur l'aspect festif du genre, au détriment de son côté rituel et mystique, impossible à reproduire sur scène», selon lui. Le festival prendra fin le 3 octobre sur des sonorités blues et funk de la ville de Chicago avec un concert du groupe du trompettiste américain Boney Fields. Puisant ses origines dans les cultures orales du Sahel, le diwane est un style mystique basé sur des chants incantatoires accompagnés d'un jeu instrumental au gumbri, tambour et karkabou. Réduisant son espace tout en étant très prudent en matière de programmation, le Festival culturel international de musique diwane prend cette année de sérieux risques de se faire bouder du public. W. S. M.