Au moins 56 militaires et policiers ont été tués hier dans trois attaques simultanées, dont deux à la voiture piégée, attribuées à Al Qaïda, dans le sud du Yémen, où les autorités yéménites poursuivent, avec la collaboration des Etats-Unis, leur lutte contre le réseau extrémiste. Les trois attentats, menés à l'aube dans la province de Chabwa, un fief d'Al Qaïda, ont fait aussi plusieurs blessés dans les rangs des forces gouvernementales et huit morts dans ceux des assaillants. Il s'agit du bilan le plus lourd depuis l'attaque suicide qui avait coûté la vie le 21 mai à près de 100 soldats qui préparaient, à Sanaa, une parade militaire pour l'anniversaire de l'unification du Yémen. L'attentat avait été revendiqué par Al Qaïda dans la Péninsule arabique (Aqpa). L'attaque la plus meurtrière d'hier a été menée par une voiture piégée, qui a explosé près d'Ataq dans un camp de l'armée chargé de la sécurité des sites pétroliers et gaziers de la province de Chabwa. Simultanément à cette attaque, un kamikaze au volant d'une autre voiture piégée s'est fait exploser avant d'atteindre sa cible, un barrage de l'armée à Al-Noucheima situé plus loin. 10 soldats ont été tués dans l'explosion. Une troisième attaque a pris pour cible un camp des unités spéciales des forces de sécurité à Maifaa, tuant huit policiers, selon des sources militaires pakistanaises reprises par les agences de presse internationales. Le bilan risque de s'alourdir, les attaques ayant fait plusieurs blessés. Ces attentats n'ont pas encore été revendiqués, mais des sources militaires les ont attribués au réseau extrémiste Al Qaïda, très actif dans le sud et l'est du Yémen. Ils surviennent après la mort, le 30 août, d'un chef militaire d'Aqpa dans un raid de drone dans la province de Bayda, située à 170 km au sud-est de Sanaa. Sa mort a été confirmée à la mi-septembre par Aqpa, qui a promis la vengeance contre les Etats-Unis et leurs alliés. Ce raid avait alors marqué la dixième attaque de drone au Yémen depuis le 28 juillet, faisant au total plus de 40 morts. Ces attaques auraient été menées par les Etats-Unis, les seuls à disposer de drones dans la région et qui assistent les autorités yéménites dans cette lutte contre le réseau extrémiste. Aqpa est considéré comme la branche la plus dangereuse de la nébuleuse fondée par le fameux Oussama ben Laden. Les organisations extrémistes se sont consolidées à la faveur de l'affaiblissement du pouvoir central, résultat de l'insurrection populaire contre l'ancien président Ali Abdallah Saleh en 2011. Le Yémen, pays pauvre de la Péninsule arabique, est engagé dans une difficile transition politique, qui a suivi le départ en février 2012, sous la pression de la rue, d'Ali Abdallah Saleh. R. I./Agences