Le président par intérim Abde Rabbo Mansour Hadi, aura fort à faire face à la recrudescence de la violences des islamistes de l'Aqpa Il s'agit du bilan le plus lourd depuis l'attaque suicide qui avait coûté la vie le 21 mai à près de 100 soldats qui préparaient à Sanaa une parade militaire pour l'anniversaire de l'unification du Yémen. Au moins 56 militaires et policiers ont été tués hier dans trois attaques simultanées, dont deux à la voiture piégée, attribuées à Al Qaîda, dans le sud du Yémen où les autorités poursuivent, avec l'aide des Etats-Unis, leur lutte contre le réseau extrémiste. Selon des sources militaires et locales, les trois attentats, menés à l'aube dans la province de Chabwa, un fief d'Al Qaîda, ont fait aussi plusieurs blessés dans les rangs des forces gouvernementales et huit morts dans ceux des assaillants. Il s'agit du bilan le plus lourd depuis l'attaque suicide qui avait coûté la vie le 21 mai à près de 100 soldats qui préparaient à Sanaa une parade militaire pour l'anniversaire de l'unification du Yémen. L'attentat avait été revendiqué par Al Qaîda dans la Péninsule Arabique (Aqpa). L'attaque la plus meurtrière d'hier a été menée par une voiture piégée qui a explosé près d'Ataq dans un camp de l'armée chargé de la sécurité des sites pétroliers et gaziers de la province de Chabwa, ont précisé les mêmes sources. «Un accrochage a (d'abord) opposé les militaires aux assaillants à l'entrée du camp, puis une voiture piégée a forcé son passage à l'intérieur du site où elle a explosé tuant 38 soldats», a déclaré un responsable local à Ataq, chef-lieu de la province de Chabwa, dont le bilan a été confirmé par des sources militaires. Simultanément à cette attaque, «un kamikaze au volant d'une autre voiture piégée s'est fait exploser avant d'atteindre sa cible, un barrage de l'armée» à Al-Noucheima, situé plus loin, a indiqué une source militaire, ajoutant que «10 soldats ont été tués» dans l'explosion. «Des militaires ont été capturés» par les assaillants après cette deuxième attaque, ont indiqué des témoins. Une troisième attaque a pris pour cible un camp des unités spéciales des forces de sécurité à Maifaa, tuant huit policiers, ont indiqué des sources militaires. Le bilan risque de s'alourdir, les attaques ayant fait plusieurs blessés, selon les mêmes sources. Ces attentats n'ont pas encore été revendiqués, mais des sources militaires les ont attribués au réseau extrémiste, très actif dans le sud et l'est du Yémen. Ils surviennent après la mort le 30 août d'un chef militaire d'Aqpa, Qaïed al-Dhahab, dans un raid de drone dans la province de Bayda (centre), à 170 km au sud-est de Sanaa. Sa mort a été confirmée à la mi-septembre par Aqpa, qui a promis «plus de haine et plus de rancune» envers les Etats-Unis et leurs alliés. Ce raid avait alors marqué la dixième attaque de drone au Yémen depuis le 28 juillet, faisant au total plus de 40 morts. Ces attaques auraient été menées par les Etats-Unis, les seuls à disposer de drones dans la région et qui aident les autorités yéménites dans leur lutte contre le réseau extrémiste. Aqpa est considéré comme la branche la plus dangereuse du réseau extrémiste fondé par Oussama ben Laden, un Saoudien dont la famille est originaire du Yémen. L'organisation extrémiste a profité de l'affaiblissement du pouvoir central, à la faveur de l'insurrection populaire contre l'ancien président Ali Abdallah Saleh en 2011, pour renforcer son emprise dans le pays. Le Yémen, pays pauvre de la Péninsule arabique, est engagé dans une difficile transition politique, qui a suivi le départ en février 2012, sous la pression de la rue, d'Ali Abdallah Saleh.