Le haut-fourneau N° 2 a été arrêté il y a deux jours par la direction du complexe sidérurgique ArcelorMittal d'Annaba pour effectuer des travaux de réparation et de maintenance nécessaires à la conservation des installations et à un redémarrage dans de meilleures conditions prévu pour la mi-novembre prochain. Cette décision a été prise, selon la revue interne du complexe Infos usine spécial, après avis des experts du groupe et du constructeur, suite à des incidents survenus sur les cowpers, installations annexes indispensables au fonctionnement du haut-fourneau. Les cowpers en question sont des appareils à inversion utilisés en sidérurgie pour la récupération de la chaleur latente des gaz sortant des hauts-fourneaux et pour le réchauffage de l'air envoyé dans les tuyères. Ce sont de grandes tours d'environ 25 m de hauteur et 5 m de diamètre, comportant une chambre de combustion et une chambre de récupération. Normalement les délais pour ce type d'intervention se comptent en mois, mais la mise à disposition des matériels nécessaires à ces travaux par les autres sites du groupe a permis de réduire la durée de l'intervention et un plan d'action a été mis en branle pour la réparation à terme des quatre cowpers. Cette décision a été prise dans l'urgence suite à l'écoulement de la couche réfractaire d'usure du cowper N°3, il y a quelques jours, malgré les travaux de réparation provisoire entrepris il y a quelques temps dans le but de les faire tenir jusqu'à la mise en œuvre du plan d'investissement. Selon le document, pendant cette période d'arrêt de huit semaines qui touche forcément toute la zone chaude, et afin de continuer à fournir les clients, les laminoirs seront temporairement alimentés en demi-produits en provenance d'autres sites. Les personnels affectés au haut-fourneau seront redéployés selon leurs compétences, certains pour renforcer les capacités d'intervention, d'autres pour entreprendre des projets qui permettront d'améliorer la compétitivité du site, ou, tout simplement, à consommer des reliquats de congé. Le reste suivra une formation dans le domaine de la sécurité industrielle et de la technique. Le manque à gagner généré par l'arrêt du haut-fourneau N°2 va encore peser sur les finances du complexe sidérurgique, puisque l'importation du produit semi-fini générera des dépenses supplémentaires et de ce fait les gains escomptés seront réduits. Pour rappel, la production du complexe a atteint un niveau alarmant au cours de l'année 2013, puisque ne dépassant pas les 400 000 tonnes fin août dernier pour des prévisions tablant sur 850 000 tonnes. M. R.