Par Ziad Abdelhadi La mise en place d'une banque de données de l'offre foncière et immobilière nationale destinée à l'activité économique en vue de sa promotion auprès des investisseurs commence à donner des résultats sur le terrain. L'Agence nationale d'intermédiation et de régulation foncière (Aniref) qui exploite cet outil, vient de révéler dans sa note de conjoncture pour 2012, rendue publique depuis hier, que l'activité du marché du foncier économique en Algérie a enregistré une «nette reprise» en 2012. Cela résulte, selon l'Aniref, de la conjugaison de deux facteurs : une amélioration de l'accès et un recul des prix. Il est aussi mis en exergue dans la note de conjoncture, l'amorce d'une reprise de la dynamique de l'investissement industriel, une demande en foncier destiné à l'investissement toujours pressante, et une nette amélioration de l'accès à ce foncier grâce aux opérations gérées par les Calpiref (Comités d'assistance à la localisation et à la promotion des investissements et de la régularisation du foncier). L'étude faite par l'Aniref fait ressortir également une nette tendance à la baisse des prix du foncier destiné à l'investissement, à la faveur, principalement, de la mise en œuvre du dispositif d'abattements sur les annuités mis en place par les pouvoirs publics. On lit également que la conjoncture liée à l'investissement continue à être marquée par les mesures prises par les lois de finances antérieures, notamment celle de 2009 ayant pour objectif de favoriser la production nationale et de réduire les importations par un encadrement plus strict de l'investissement étranger. Dans la note de conjoncture, il est aussi souligné que la loi de finances de 2012 a pour sa part maintenu les dispositions en faveur de la création des PME, notamment celles prises par le Conseil des ministres en février 2011, à savoir l'allégement des charges patronales, l'amélioration du financement de l'investissement et le renforcement des avantages octroyés aux investissements réalisés dans les zones dont le développement nécessite une contribution particulière de l'Etat. L'Aniref rappelle que la croissance économique s'est maintenue à son niveau de 2011, avec 2,5% du PIB contre 2,4% pour 2011. De plus, apparaît un fléchissement des créations d'entreprises industrielles. En effet d'après l'Aniref, les données sur les immatriculations du secteur industrie et Btph pour 2012, enregistrent une forte baisse des immatriculations par rapport à 2011 (-72%), mais une baisse aussi forte des radiations. Cependant il y a lieu de retenir que la demande dans le marché du foncier industriel reste toujours «pressante» et ce «malgré le fléchissement des créations d'entreprises industrielles», estime l'Aniref. Ainsi, le bilan des demandes traitées par les Calpiref en 2012, laisse apparaître une montée en cadence des opérations de mise en concession, souligne la même source. C'est ainsi que plus de 5 300 demandes ont été examinées et se sont soldées par un taux d'acceptation de 62%, en forte progression par rapport à 2011 (48%). Toutefois, le taux de rejet demeure important (22%) bien qu'en baisse par rapport à 2011, exerçant une tension toujours forte bien qu'en nette amélioration sur les disponibilités. Concernant le marché des transactions, «il reste toujours actif». L'évolution des transactions, mesurée en termes de biens mutés, enregistre une forte hausse en 2012. Quant à l'indice d'évolution annuelle, il a été de 152, correspondant à une hausse de 52% par rapport à 2011, soit un accroissement essentiellement dû aux concessions publiques. Concernant l'indice des prix, l'étude fait ressortir une nette baisse, la mercuriale 2012 confirme le changement entamé durant l'année 2011, soit une évolution significative par rapport à la période de référence en 2008. Ainsi, le prix moyen national s'est situé à 4 348 DA/m², traduisant un indice de 162 (contre 100 en 2008), soit un accroissement moyen annuel de 12,8% par rapport à 2008, mais une baisse de 13% par rapport à 2011. Cette évolution trouve son explication dans le développement du marché de la concession et le mode d'attribution en gré à gré, qui ont entraîné une baisse significative du prix du foncier public. Les opérations de mise en concession des terrains relevant du domaine privé de l'Etat, constituent un élément important dans la conjoncture du marché du foncier destiné à l'investissement. C'est un nouveau marché régulé qui semble émerger et qui est appelé à jouer un rôle de modérateur des prix. Les prix des concessions exprimés en valeur vénale sont en moyenne de 3 667 DA/m², en baisse de 25% par rapport à 2011. Z. A.