La 5e édition du Festival culturel international de musique symphonique, s'est clôturée en apothéose, jeudi passé, à l'esplanade de la culture Moufdi-Zakaria, dans une ambiance euphorique, sous un ciel étoilé éclairé par les reflets féériques de la pleine lune, animée par un orchestre multinational composé de près de deux cents musiciens et choristes, en présence d'un imposant public. Ce rendez-vous dédié à la musique, le «plus court chemin d'un cœur à un autre», a réussi à conquérir des milliers de mélomanes qui se sont déplacés, chaque soir, pour assister à la grand-messe de la musique symphonique et du chant lyrique. La soirée de clôture n'a pas dérogé à la règle, bien au contraire, même si la capacité du chapiteau, 1 200 places, a été renforcée pour recevoir 2 000 personnes, cela s'est avéré insuffisant pour accueillir le public déferlant au Palais de la culture Moufdi-Zakaria. Au moment où est montée la 1re note de la soirée, la noria de voitures était encore bloquée jusqu'au niveau du rond-point des Annassers, illustrant l'engouement du public algérien pour la musique symphonique. Il faut dire qu'au menu de cette soirée de clôture, les organisateurs ont concocté un programme exceptionnel, composé d'une dizaine de partitions notamment de Gieuseppe Verdi, dont le bicentenaire de la naissance est célébré cette année, mais également les plus belles compositions de Lysenko, Tchaïkovsky, Bizet, Mascagni, Puccini, Ponchielli et Glinka, sous la direction du talentueux chef d'orchestre ukrainien Volodymyr Sheiko, qui a réussi à créer l'harmonie et l'osmose au sein des musiciens. L'orchestre multinational était composé d'une centaine de musiciens des pays participants et de l'Orchestre symphonique national, qui ont été accompagné dans leur interprétation par un chœur composé par une centaine de vocalistes de la chorale de l'Orchestre symphonique, dirigée par Aziz Hamouli, et l'ensemble de chœur Kyiv Singers d'Ukraine, dirigé par Alla Sheiko. L'émotion palpitante qui régnait dans les airs est montée d'un cran lors des solos impressionnants de la mezzo-soprano Pozniak Alla, de la soprano Tatiana Anisimova et des ténors Andrii Romanenko et Wang Feng, qui ont offert aux présents des purs moments de bonheur. Durant toute la soirée régnait dans les airs une ferveur fédératrice, tant chez les artistes que chez le public savourant cet ultime soirée marquée par l'alchimie des artistes des différentes nations participantes, qui ont offert une sublime représentation, tel l'ultime «Chant du cygne» que nul mot ne saurait décrire. Interpelant les cœurs et les âmes des présents, les artistes ont su captiver les présents les transportant dans un univers où les notions de temps et d'espace n'existaient plus, pour laisser régner la musique. La pièce maîtresse de cette soirée a été la très attendue interprétation de ce qui est devenu l'hymne du festival, en l'occurrence la cantate scénique «Carmina Burana», composée par Carl Orff. Traduite vers l'arabe par Rabah Kadem, cette cantate est devenue une élégie pour l'Algérie, suscitant l'émotion auprès des présents qui ont longuement ovationné la prestation avec des youyous et des bravos qui fusaient de toute part. L'émotion était également présente lors des hommages rendus au musiciens de l'Orchestre symphonique, qui ont consacré toute leur vie à la musique, contribuant ainsi par leur persévérance à promouvoir cette musique grâce à un véritable travail de proximité à l'instar de Vera Aït Tahar, Fetheddine Mehalla et Sid Ahmed Fellah. Au final, cette 5e édition a su relever de nombreux défis, surtout au niveau de la qualité des artistes participants qui ont illuminé les soirées par l'éclat de la virtuosité de leur interprétation ou la délicatesse des mélodies flirtant sans cesse avec le déchainement des crescendos et des envolées lyriques. Avec la participation de musiciens d'une vingtaine de pays, dont le credo était la promotion du dialogue entre les peuples à travers le langage universel de la musique, l'hymne à la fraternité et la paix entre les humains, transcendant tous les clivages, réels ou chimériques. Dans l'attente de la prochaine édition, qui s'annonce sous de bons augures, la plupart des présents à cette soirée de clôture avaient les yeux pleins d'étoiles, le cœur léger et des souvenirs lumineux, illustrant encore l'importance de l'art et de la culture pour les citoyens. S. A.