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Le Pr Zitouni présentera le plan final de lutte contre le cancer fin octobre au Président L'Algérie connaît le même rythme de prolifération que les pays occidentaux selon le Pr Bouzid
Les personnes atteintes de cancer en Algérie sont en constante augmentation. Pendant les années 1990, 20 000 cas ont été enregistrés. A présent, ce chiffre a doublé. 45 000 cancéreux ont été recensés durant les années 2000. Selon le président de la société algérienne d'oncologie (Saom), le professeur Kamel Bouzid qui s'est exprimé à l'APS, cette maladie, tant redoutée, ne cesse de croître en Algérie ainsi que dans le monde entier, pratiquement à la même fréquence. «L'Algérie connaît le même rythme de prolifération du cancer que les pays occidentaux. Le vieillissement de la population en est la raison principale», affirme-t-il. Pour illustrer ses propos, le Pr Bouzid, qui est également chef de service au Centre Pierre et Marie Curie, a cité comme exemple le nombre de cancéreux en France. Dans ce pays, 300 cas sont recensés pour 100 000 habitants. Le constat est le même aux Etats-Unis. En Algérie, 120 cancéreux pour 100 000 habitants ont été enregistrés durant cette dernière décennie. Cette croissance est due au vieillissement de la population algérienne. La moyenne d'âge d'un Algérien est passée de 45 ans durant la période post-indépendance, à 76 ans ces dernières années. Quand à la moyenne d'âge des personnes atteintes par le cancer, elle est de 52 ans selon les statistiques de l'Institut national de la santé publique (Insp). En outre, l'Insp a estimé que le nombre des nouveaux cancéreux est de 40 000 personnes par an. Plus de 20 000 femmes et 19 000 hommes en sont atteints. Le cancer du poumon, de la vessie et de l'appareil digestif ainsi que le cancer colorectal et celui de la prostate sont les types de cancer les plus répandus chez les hommes avec un taux de 52,5%. Quand à la gent féminine, elle souffre le plus souvent de cancer de l'appareil génital (sein, col de l'utérus) suivi du cancer colorectal, soit un taux de 68% du total des cancers chez cette catégorie. Cependant, les cancers du colon, du poumon et de l'utérus restent les types de cancer les plus répandus en Algérie avec un taux de 50%, touchant la moyenne d'âge de 59 ans pour l'homme et 51 ans pour la femme, à l'exception du cancer du sein qui touche également les femmes à partir de 40 ans. Toutefois, moins de la moitié des patients bénéficient d'un traitement à la radiothérapie. Il existe un réel déficit en appareils de radiothérapie, pourtant nécessaires à la guérison des malades. Le président de la Saom a assuré que ce problème sera réglé en 2014. Le ministère de la Santé a programmé l'importation de 57 appareils de radiothérapie. Ces derniers seront distribués dans les centres de lutte contre le cancer à travers le territoire national. Quinze sont en cours de montage. Constantine a déjà bénéficié de cette opération, ceux de Batna et de Sétif en seront équipés prochainement, en plus de 10 autres centres. Le ministère de la Santé veille, également, à fournir tous les médicaments anticancéreux jusqu'à 2016, outre la création d'un fonds spécial qui contribuera à raison de 30 milliards de dinars par an à l'amélioration du traitement des malades. Par ailleurs, un rapport final sur le plan national de lutte contre le cancer sera soumis, fin octobre prochain, au président de la République, Abdelaziz Bouteflika, de la part du Pr Messaoud Zitouni chargé du suivi et de l'évaluation du plan en question. Ce plan national comprend une série de propositions et de recommandations qui englobent tous les aspects de lutte contre cette maladie. Entre autres la réduction du délai des résultats des examens de dépistage ainsi que la prévention basée sur la lutte contre les facteurs déclencheurs du cancer, comme le tabac et les mauvaises habitudes alimentaires outre l'absence d'effort physique. S'agissant des cellules de base (médicales, paramédicales et administratives), le Pr Zitouni a déploré, dans un entretien avec l'APS, le retard de leur mise en place. Il a, également, souligné la nécessité de les rapprocher du citoyen et de les doter d'une équipe médicale et paramédicale. Il a appelé le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière et le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique à coopérer afin d'assurer une formation supplémentaire aux médecins généralistes et aux chirurgiens oncologues. Ainsi, il a précisé que les facultés nationales ont assuré des années durant une formation de qualité, néanmoins «cette formation ne correspond plus à l'évolution de la situation pandémique dans la société», atteste-t-il. D'autre par, le Pr Zitouni a insisté sur la nécessité de renforcer la prévention et le dépistage précoce du cancer, déplorant le fait que la majorité des souffrants sont dépistés à un stade avancé, ce qui rend le traitement moins efficace. Par ailleurs, le Pr Messaoud Zitouni considère que l'Algérie dispose de moyens «importants» à même de permettre une meilleure prise en charge des cancéreux. «Si l'Algérie parvient à dépasser certaines entraves bureaucratiques, elle pourra améliorer la prise en charge du cancer à court terme», affirme-t-il. R. A.