Par Randa Aoussat Le ministre de l'Education nationale, M. Abdelatif Baba Ahmed, a été hier l'invité du forum d'El Moudjahid afin de débattre à propos des acquis que le ministère de tutelle a pu instaurer jusqu'à présent, mais aussi des digues auxquelles il fait face. M. Abdelatif Baba Ahmed s'est longuement attardé sur le conflit qui oppose le ministère de l'Education au Conseil national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique. Il a souligné que ce dernier a obtenu satisfaction pour toutes les revendications le concernant. «Le salaire d'un enseignant du secondaire peut atteindre celui d'un enseignant à l'université, voire plus. De même qu'il a le même titre qu'un médecin ou un doctorant. Certes il existe d'autres petits problèmes tels que le logement au Sud… . Mais ils ne sont pas spécifiques à l'enseignement, ils concernent toute la communauté» a-t-il indiqué. Selon le ministre, il est impossible de répondre à toutes les attentes du syndicat du secondaire entre autre l'attribution des nouvelles primes qu'il juge «injustifiables». De même que le capital de l'Etat ne peut couvrir cette demande. S'agissant de la méthode de distribution des appartements dans le sud du pays, le ministre promet l'étude du dossier. «Quand j'ai reçu le préavis de grève du Cnapest, je pensais que ça aller durer un jour !» s'est-il exclamé. «Nous ne sommes pas contre la satisfaction de leurs revendications socioprofessionnelles. Cependant, il faut du temps pour étudier les doléances afin de résoudre les problèmes. Ça ne se fait pas en un claquement de doigts» ajoute-t-il. M. Baba Ahmed a également présenté ses chiffres qui sont contradictoires avec ceux du Cnapest. Selon lui, le taux de suivi de la grève, dans les cycles primaire, moyen et secondaire, est de 5,5% à 6% sur tout le territoire national. «Dans certaines wilayas les grévistes étaient nombreux, dans d'autres wilayas inexistants», a relevé le ministre. Concernant la réforme scolaire, introduite en 2002/2003, elle est toujours sujette au changement, selon ses propos. La commission nationale des programmes souhaite réviser les manuels scolaires afin de modifier le programme sans pour autant changer leurs contenus. «La réforme doit se faire sur le long terme et non pas dépendre d'un responsable afin de garder une certaine stabilité», a estimé le même responsable, ajoutant que «les futurs bacheliers de 2015 permettront de donner une première appréciation sur la nouvelle reforme. Même s'il est préférable d'observer plusieurs échantillons pour avoir une critique et une évaluation optimale» a-t-il souligné. Pour ce qui est de l'allègement du poids du cartable, tant décrié (le poids) par les parents d'élèves, le ministre de l'Education a proposé comme solution la mise en vigueur d'un emploi du temps ne comportant pas plus de trois ou quatre matières. «Je suis conscient que le cartable peut être lourd particulièrement pour les 3 premières années du primaire. Mais trois ou quatre livres par jour seront plus tolérables pour les écoliers.» Par ailleurs, M. Abdelatif Baba Ahmed refuse d'endosser seul la responsabilité de la surcharge des classes. «Je refuse d'en porter seul la responsabilité. Outre le laisser-aller du ministère de l'Education pendant 5 ou 6 ans, ce problème est également dû au retard enregistré dans les travaux de 40% des établissements scolaires en cours de réalisation» a-t-il reproché. Ces retards sont, parfois, dus au manque de parcelle. L'assiette foncière a le même coût que l'établissement lui-même a-t-il relevé. En outre, il existe un réel déséquilibre entre les différentes filières. «Il est nécessaire de dévier de la médecine et de la pharmacie. Le pays a besoin d'un nombre important d'élèves scientifiques mais aussi de former les étudiants à des métiers manuels car nous sommes en manque de main- d'œuvre. Pour cela, il faut que la mentalité change car tout métier est noble», a suggéré M. Baba Ahmed. Il a rappelé que chaque année, 12 000 à 16 000 nouveaux postes d'enseignants sont disponibles. Le prochain concours de recrutement se déroulera en novembre prochain. R. A