Pas de réforme globale du système éducatif. C'est ce qu'a indiqué, hier, le ministre de l'Education nationale, Abdellatif Baba Ahmed. S'exprimant lors d'une conférence nationale sur l'évaluation de l'étape de l'enseignement obligatoire (primaire et moyen), tenue au siège de son département à Alger, il a annoncé qu'« il est impossible de s'attaquer à une évaluation globale et complète de la réforme du système éducatif ». Pour lui, il ne s'agit pas de remettre en cause les réformes, encore moins remettre en question les fondements et principes fondamentaux du système éducatif, à savoir la gratuité de l'enseignement, le caractère obligatoire du système fondamental, l'organisation par l'Etat du système éducatif et son rôle pour assurer l'égalité des chances. Pour ces raisons et bien d'autres, le ministre soutient qu'il faut continuer l'œuvre tout en apportant une évaluation afin de définir les aspects à « renforcer » ou à « réviser ». « Nous œuvrons pour la continuité. Il ne s'agit pas de réforme de personne, mais des réformes de l'Etat initiées par le président de la République », affirme-t-il. L'évaluation portera sur quatre axes fondamentaux. Il s'agit du programme de l'enseignement obligatoire de 6 à 16 ans, l'amélioration des conditions de scolarité pour garantir l'égalité des chances de réussite, la formation des formateurs, la gestion pédagogique adéquate et la gestion administrative moderne. Les consultations auront lieu au niveau des établissements scolaires, des wilayas, des directions de l'éducation ainsi qu'au ministère de l'Education avant l'organisation des assises entre le 3 février et le 11 avril 2013. La concertation à laquelle participeront tous les partenaires touchera uniquement les cycles primaire et moyen. « Et d'ici à 3 ans, il serait possible d'évoquer une réforme globale », annonce-t-il. « Il faut aller graduellement vers la qualité après avoir gagné la bataille de la quantité. Et je pense que d'ici à 3 ans on y arrivera », a estimé le ministre. Le président du Conseil national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Cnapest), Nouar Larbi, a souligné qu'il est important de commencer d'abord, par la formation des formateurs afin d'éviter de sombrer dans une pédagogie d'erreur. Pour sa part, le coordinateur du Syndicat national autonome des professeurs de l'enseignement technique et secondaire (Snapest), Meziane Meriane, a proposé l'apport des experts en pédagogie. Les probables nouveautés de l'année prochaine Les partenaires sociaux ont soulevé l'épineux problème de la surcharge des programmes scolaires et la lourdeur des cartables. Le ministre a annoncé que son département va prendre en charge ces problèmes, dès l'année prochaine. Concernant le programme, il a fait savoir qu'il y aura, dans deux mois, des propositions sur le sujet, qui serviront de base de travail pour l'année prochaine. Concernant la lourdeur du cartable, le ministre a affirmé que son département est en train d'étudier la question pour trouver une solution appropriée Baba Ahmed cite la mise en place au niveau des classes de casiers ainsi que la dotation des élèves de tablettes numériques. Le ministre a précisé que cette dernière opération sera expérimentée au niveau d'un certain nombre d'établissements avant sa généralisation en cas de résultats probants.