La première édition du Festival Europe-Orient du film documentaire aura lieu du 23 au 26 octobre à Assilah avec la participation d'une dizaine de pays, dont l'Algérie avec le film documentaire réalisé par Larbi Benchiha intitulé L'Algérie, De Gaulle et la bombe, rapporte l'APS. Outre les films représentant l'Algérie et le pays hôte, des documentaires en provenance d'Espagne, du Royaume-Uni, de France, du Liban, de la Palestine, d'Egypte, d'Iran et d'Italie seront en lice pour obtenir les cinq prix du festival décernés par un jury international formé de cinq pays, en l'occurrence le Maroc, le Qatar, la France, le Royaume-Uni, et l'Espagne. Initié par l'Association marocaine pour les études médias et films documentaires (Amemfd), le festival dont l'Espagne sera l'invitée d'honneur, est soutenu par plusieurs institutions. Le directeur du festival, Sohaïb El Ouassani, qui n'a pas manqué d'expliquer que le choix du cinéma s'est imposé de lui-même : «Nous vivons dans l'ère de l'information et la communication où l'image joue un rôle prépondérant dans notre quotidien et le film documentaire fait, donc, partie intégrante de ces langages par le biais de l'image d'information contemporaine qui transmet tout événement où qu'il soit. D'où le choix du film documentaire qui réunit la langue de l'image et celle du document, loin de la langue de consommation très en vogue dans l'univers cinématographique.» Pour rappel, le documentaire L'Algérie, De Gaulle et la bombe de Larbi de 52 mn réalisé en 2010, revient sur les gigantesques dégâts engendrés par «Gerboise bleue» sur l'environnement et la santé des populations. Sous le nom de code militaire «Gerboise bleue» dans le Sahara algérien se cache alors le premier essai nucléaire français mené au Sahara le 13 février 1960 à Reggane, dans le Sahara algérien. Le tir est aérien, sa puissance est quatre fois supérieure à la bombe d'Hiroshima. Trois autres tirs, intitulés «Gerboise blanche», «rouge» et «verte», suivront rapidement. Le documentaire est enrichi de témoignages accablants, d'anciens négociateurs des Accords d'Evian, dont Réda Malek, d'historiens dont Mohamed Harbi, d'anciens militaires de carrière français, de soldats du contingent et de quelques membres de la main-d'œuvre locale mise à contribution pour réaliser ce sinistre projet. Ils reviennent tous sur des faits dont les conséquences continuent à ce jour d'affecter lourdement la santé de nombreuses familles qui continuent à vivre dans un environnement radioactif. Par la suite, y compris après l'indépendance de l'Algérie, en 1962, et selon une clause des accords d'Evian, treize autres essais auront lieu jusqu'en 1966. Ils sont cette fois souterrains, parmi lesquels le tir «Béryl» qui échoue et libère le 1er mai 1962 un nuage radioactif contaminant et l'environnement et les personnes. La France a mis sous le sceau du secret toutes les archives relatives à la période des essais nucléaires, datant de 1960 à 1966, y compris les rapports médicaux sur la situation sanitaire à Reggane. Lors de l'avant première de ce documentaire le réalisateur avait soulignée que «par une loi de juillet 2008, la France a décidé de classer secret défense pour l'éternité toutes les archives des essais nucléaires français en Algérie. Elle veut tourner une page d'histoire qu'elle n'entend plus revoir». S. B.