Photo : Zoheir Par Wafia Sifouane Jamais deux sans trois, célèbre adage qui semble bien convenir au Festival international de la musique andalouse et des musiques anciennes, dont la 3ème édition revient cette année du 15 au 25 décembre avec une belle série de concerts raffinés qui replongeront le public dans l'univers des musiques savantes d'hier et d'aujourd'hui. A cette occasion, le commissaire général du festival, Guerbas Rachid, a animé hier matin au niveau du cercle Frantz Fanon à Riad El Feth un point de presse pour dévoiler le programme. «Cette année, nous accueillerons divers participants étrangers pour offrir au public un double voyage au cœur de la musique andalouse algérienne et internationale. Nous voulons montrer que cette musique est bel et bien ancrée dans notre patrimoine et que nous ne nous sommes pas contentés de l'importer d'Andalousie comme le rapportent certains stéréotypes infondés», affirmera-t-il. Aussi, pour cette année, le festival a opté pour la participation des associations de musique andalouse afin de permettre à ces amateurs de se frotter à de véritables professionnels, créant ainsi un véritable espace d'échange. Par ailleurs, dans le but de diversifier les choix et de répondre aux attentes du public, les concerts prévus seront caractérisés par une certaine thématique, à l'instar de la soirée spécial musique marocaine prévue le 23 décembre avec l'association Chabab El andalous ou encore la soirée dédiée au genre malouf avec un ensemble libyen, le 24 décembre prochain. Parmi les participants étrangers figurent l'artiste manouche Michel Randria, célèbre guitariste innovateur, l'ensemble Stambouli Snât musique, le musicien portugais Pedro Joia, l'ensemble de musique traditionnelle arménienne de Paris Djivani et l'ensemble Varashan. L'événement verra aussi la participation de divers conférenciers algériens et étrangers qui débattront sur des sujets autour de la musique andalouse. Parmi les invités, le professeur tunisien Zohir Boudja qui parlera des makamates tunisiennes, le Syrien Nabil Kessiss, l'Algérien Tarek Bachiri qui animera une conférence sur la lutherie d'hier et de demain ainsi que Abdel Hafid Hamdi Cherif et Hassane Laaribi. La soirée d'ouverture sera, comme le précisera M. Guerbas, placée sous le signe de l'innovation et de la création artistique. Elle sera assurée par un ensemble ottoman qui présentera d'anciennes compositions mais également des nouvelles. En outre, cette 3ème édition du festival honorera deux figures incontestées de la scène artistique algérienne. Le premier hommage sera rendu à Boudali Safir, célèbre défenseur de la culture algérienne durant la période coloniale et dont le combat a abouti à la création de diverses associations musicales dans les différents genres musicaux algériens. Quant au deuxième hommage, il sera pour Hassane Ben Choubane, âgé aujourd'hui de 75 ans, le fondateur de la 1ère association de musique andalouse, El Fen Oua El Adeb, après l'indépendance. Une enveloppe budgétaire estimée à 15 millions de dinars a été allouée à cette 3ème édition du Festival international de musique andalouse et des musiques anciennes.