Photo : S. Zoheir Par Wafia Sifouane Dans le cadre de la deuxième édition du Festival international de la musique andalouse et des musiques anciennes, qui se tient actuellement à Alger, la troupe El Inchirah du groupe Sonelgaz Constantine a animé mercredi soir un concert à la salle Ibn Zeydoun, à Riad El Feth. Bien avant le début du concert, la salle affichait comble. La troupe, qui est lauréate, faut-il le préciser, du 1er prix du Festival international du malouf, a drainé la foule des grands jours. Ces genres de musique ont leurs publics. Les spectateurs se sont déplacés en groupe et en famille. La musique andalouse, dans ses différentes déclinaisons (hawzi, malouf, aroubi…), a ses inconditionnels et ses adeptes, lesquels arrivent généralement à transmettre leur amour pour cette musique à leurs enfants. C'est d'ailleurs ce qui a permis de sauvegarder ce patrimoine musical qui est jusque-là transmis de génération en génération par voie «orale», sa transcription –qui est encore un sujet de discorde entre puristes et novateurs- n'étant pas totalement accomplie. Les spectateurs étaient au rendez-vous bien avant l'heure, soucieux qu'ils étaient d'avoir les meilleures places. A vingt heures, les musiciens , vêtus de tenues traditionnelles, prennent place sur scène. Après avoir accordé leurs instruments, ils entament un bel isthikhbar dans la pure tradition hawzie. La violoniste enchantera par la suite le public de sa douce voix. Le silence règne en maître : tous on les yeux rivés sur la scène et se laissent charmer par la troupe. Une initiation au haouzi… La troupe cèdera par la suite la scène au duo Dimitri Puyalte-Crostobal Corbel. Deux guitaristes émérites venus spécialement de France pour nous dévoiler toute la richesse du flamenco. Leur talent est indéniable : durant une heure, ils offriront au public un savoureux mélange de sonorités. Du jazz au flamenco en passant par les classiques guitares, le duo qui joue à la Paco Delucia impressionne. Les mélomanes n'avaient pas à se plaindre ! On notera également que, pour une troisième soirée, le festival a réussi à titiller le public en l'attirant par dizaines. Seule fausse note : la chaleur étouffante de la salle. Par ailleurs, quelques minutes avant le début de la soirée, le commissaire du festival, M. Rachid Guerbas, a tenu à adresser une invitation au public pour assister aux conférences. Non satisfait du résultat, il ajoutera : «J'espère que vous serez nombreux à venir à la salle Frantz Fanon car nous avons fait en sorte que les conférences se déroulent à des horaires qui vous arrangent.» En outre, le Festival international de la musique andalouse et des musique anciennes, qui se poursuivra jusqu'au 30 décembre, donnera l'occasion aux gens de découvrir plusieurs styles musicaux anciens qui font la richesse culturelle des peuples voisins. Ce soir, au programme de la musique traditionnelle afghane : l'ensemble Kaboul, suivi de Abbes Righi, lauréat du 1er prix du Festival du malouf.