Photo : Riad Par Abdelghani Aïchoun La compagnie pétrolière Sonatrach est l'entreprise qui contribue le plus au financement du sport national. En plus du club qu'elle gère directement, à savoir le Groupement sportif pétrolier (GSP), anciennement le Mouloudia club d'Alger (MCA), composé de treize sections, la société vient en aide également à beaucoup d'autres clubs par des contributions financières conséquentes. Plusieurs champions algériens, dans les sports individuels ou, dans certains cas, en collectif, ne se sont illustrés qu'avec l'implication de la Sonatrach. Evidemment, il y a d'autres entreprises, à l'exemple de la Sonelgaz, qui assurent un certain «sponsoring», mais la contribution de la compagnie pétrolière nationale est la plus conséquente. Normal, diront certains vu les moyens financiers énormes dont elle dispose, mais il faut dire que, sans une stratégie de développement du sport qu'elle pratique depuis des années, les résultats n'auraient pu être aussi «significatifs». Pour être plus précis, il n'y a qu'à se rappeler le dernier titre en date qu'a arraché le GSP –ou le MCA– dans le handball. Le club de la Sonatrach a pu remporter, il y a quelques jours, la 30e édition du Championnat d'Afrique des clubs champions de handball qui a eu lieu à Casablanca (Maroc), en s'imposant en finale face au club marocain de la Rabita, devant son public, sur le score de 22 à 20. Le GSP s'était qualifié en finale en gagnant son match de la demi-finale face à la formation angolaise de Primeiro Agosto (27-14) qui avait remporté ce titre une année auparavant. C'est dire que le travail paye. D'ailleurs, plus d'un s'étonne du fait que le Mouloudia d'Alger domine le handball africain alors que notre sélection nationale se place, ces dernières années, toujours derrière la Tunisie et l'Egypte. Fait-on au MCA ce qu'on ne fait pas à l'EN ? En tout cas, le travail accompli par la Sonatrach sur ce plan, et, là, il faut bien parler de la politique sportive du responsable du sport au niveau de cette entreprise, Mohamed Djouad, porte ses fruits régulièrement. D'une manière générale, cette entreprise contribue au sport à travers trois axes. Le GSP, un club exemplaire En premier lieu, il y a le club, le GSP actuellement, composé de treize sections, hormis le football. On s'en souvient, durant l'été dernier, la direction sport de l'entreprise avait décidé de remettre le sigle MCA à l'ancien conseil d'administration du Mouloudia d'Alger de 1977. «La remise du sigle a été faite par le MJS aux anciens du conseil d'administration du MCA de 1977 en notre présence. Il faut dire qu'il y avait deux entités au MCA. Toutefois, on n'avait rien charcuté. En 1977, il n'y avait que quelques sections qui avaient rejoint la Sonatrach, à savoir le football, la boxe, l'athlétisme et le cyclisme. Les autres sections ont été créées par l'entreprise. On n'a jamais charcuté le MCA. L'équipe de football vivait dans l'illégalité à cause de ses statuts. On avait fermé les yeux pour éviter la rétrogradation du MCA. L'association des anciens sociétaires du MCA était à vocation culturelle et ne pouvait donc gérer la section du football. C'est alors qu'on avait cherché à trouver une issue pour régler définitivement ce problème par la création d'un nouveau club en provoquant la dissolution du MCA», avait déclaré alors Mohamed Djouad. C'est ainsi que le MCA, en dehors du football, s'est transformé en GSP. Donc, au niveau du handball, du basket-ball, de l'athlétisme ou de la natation, il n'y a pas eu de changement dans le collectif. Le GSP a eu, de la part des différentes fédérations, des dérogations spéciales qui lui permettent de continuer sur sa lancée. Seulement, le MCA, en football, n'a pas été abandonné par la Sonatrach. «On accompagnera le MCA pour au moins une olympiade», avait déclaré Djouad. Effectivement, l'entreprise a mis entre les mains des dirigeants du Mouloudia d'énormes moyens financiers notamment pour le recrutement des joueurs en début de saison. C'est pour cela que le club, même si les résultats sont mitigés, a pu avoir plusieurs joueurs de qualité. La Sonatrach est donc le sponsor majeur du MCA. Cela ne veut pas dire, bien sûr, que l'argent «coule à flots». Il y a une certaine rationalité dans la gestion des dépenses. Djouad avait affirmé qu'un club de basket-ball avait «débauché» deux joueurs de l'ex–MCA parce que ce dernier ne pouvait leur offrir les salaires proposés par ce club. C'est dire que ce n'est pas seulement une question de moyens financiers. En plus de l'argent, pour réussir il faut avoir de la vision et une politique claire avec des objectifs bien précis. Le second axe de la contribution de la compagnie au sport national est son engagement vis-à-vis de certains clubs. Plusieurs équipes, de football notamment, la sollicitent pour une aide quelconque. L'entreprise ne répond pas tout le temps positivement. Elle a déjà assez de «dépenses», mais régulièrement, elle vient en aide à quelques clubs qui bénéficient de temps à autre d'une subvention. Une école de football qui encadre 20 000 enfants Enfin, le dernier axe de la contribution de la Sonatrach au sport national est représenté par ses écoles de football pour les garçons et filles de 7 à 13 ans. Même si l'entreprise refuse pour l'instant de mettre sur pied un club de football, elle a décidé de contribuer autrement à l'essor et au développement du football, en mettant en place des écoles de football dont les fruits seront récoltés par les clubs et, pourquoi pas, par les équipes nationales. «Notre objectif est de sauver l'enfant de la rue. Il y a 20 000 jeunes, répartis sur 192 centres de formation, qui sont encadrés par 700 entraîneurs. On veut les former en leur donnant une éducation par le sport. On ne veut pas de la compétition», avait déclaré Djouad. L'opération a débuté au mois de janvier de l'année en cours. Sonatrach compte doubler ce chiffre dans l'avenir. Au début du mois de juillet dernier, une cérémonie de clôture de la saison des écoles de football de la Sonatrach a eu lieu en présence du ministre de l'Energie et des Mines, Chakib Khelil. Le président du Comité olympique algérien (COA), Mustapha Berraf, et le directeur des sports militaires, le général Benziane Megdad, ainsi qu'un représentant du ministère de la Jeunesse et des Sports ont également assisté à cette cérémonie. Chakib Khelil avait exprimé son entière satisfaction quant aux résultats de cette opération. Il avait tenu à encourager les responsables du projet pour continuer sur la lancée. Il avait également rendu un hommage particulier à Mohamed Djouad. Ce dernier avait déclaré : «Je ne vous cache pas que j'appréhendais au départ cette initiative lorsque le ministre Chakib Khelil m'a chargé de lancer les écoles Sonatrach à travers le territoire national. C'était pour moi irréalisable. Mais, au fil des semaines, les écoles de football de la Sonatrach sont devenues une réalité. Car, après avoir démarré avec 30 écoles, on a atteint un record de 192 sites, 700 encadreurs et 14 coordinateurs. Un succès qui fera date. Pour la saison prochaine, on va accroître le nombre de ces écoles à travers d'autres wilayas et d'autres communes, notamment celles du Sud. L'objectif est atteindre 200 écoles et, bien sûr, de recruter d'autres entraîneurs et encadreurs. Aussi, je rends hommage à toutes les autorités locales du pays pour leur mobilisation.» Voilà, en bref, les différentes ou les plus importantes, contributions de la Sonatrach dans le développement du sport national. La compagnie pétrolière tient à prouver, chaque fois, qu'elle est réellement «une entreprise citoyenne». Ses responsables ne veulent pas s'arrêter là. Pour l'avenir, ils espèrent réaliser un complexe sportif pour le GSP. Si le projet se concrétise –cela se fera fort probablement– cela sera un apport supplémentaire certain pour le sport national…