L'espace Nadi El Anka de l'Etablissement Arts et Culture de la wilaya d'Alger promet de swinguer jeudi. Et pour cause, il abritera un concert de jazz qu'animeront trois musiciens algériens : Nadjib Fitas qui s'est fait connaître en tant que guitariste de Mohamed Lamine, Hakim Salhi, Amine Hamrouche, communément connu sous le nom d'Aminoss, et Nadjib Gamoura, bassiste. Ensemble, ils s'attaqueront cette fois à du poids lourd en présentant aux mélomanes algériens un concert de jazz dans la pure tradition manouche. Le jazz manouche, ou le swing gitan, est un style de musique révélé par Stéphane Grapelli et le guitariste français d'origine manouche Jean Baptiste Reinhardt, connu sous le nom de scène de Django (1910-1953), qui est considéré comme le père de ce style de jazz. C'est vers les années 1930 que Django a commencé à flirter avec la musique jazz. De cette union est né un tout nouveau style qui, malheureusement, n'est connu que par une minorité de gens qui le classent dans la catégorie des musiques d'un répertoire réservé aux virtuoses. Par ailleurs, après la disparition de Django, plusieurs de ses adeptes ont pris sa relève, notamment quelques membres de la famille Ferré, à l'instar de Boullou et Elios. Pour faire de la musique manouche, certains instruments sont indispensables, ce qu'on appelle les instruments de base, à l'instar de la guitare acoustique, de type Selmer de préférence, du violon et de la contrebasse. Mais le jazz manouche fait aussi appel fréquemment à l'accordéon et à la clarinette. Sous l'influence de Django, certains musiciens optent pour un jeu rapide sur de longue période. Mais le jazz manouche peut être joué sous différentes rythmiques. On citera l'exemple de la valse, de la rumba, du boléro, du tango et de la fameuse pompe qui est d'ailleurs la plus utilisée. Contrairement aux autres genres musicaux, le jazz manouche se distingue avec sa technique de jeux de guitare incomparables. Elle se joue avec le poignet cassé pour permettre au musicien d'appliquer la technique marteau qui engendre une grande vitesse et limite le contact entre la main et la table de guitare. Une technique propre au jeu du banjo introduite par Django. Les morceaux connus aujourd'hui sont pour la plupart des reprises de Django ou issus de la musique traditionnelle manouche, à l'image de les Yeux noirs, Minor Swing, Nuages et Blues minor. Hormis Django, véritable culte du jazz manouche, d'autres compositeurs se sont penchés sur ce style en touchant même à des compositions classiques. W. S.