Les étudiants de l'Ecole supérieure de commerce sont en grève. Et pour cause, ils entendent protester contre la «versatilité de l'administration, l'absence de transparence la caractérisant en matière de détermination rigoureuse des critères de passage aux paliers supérieurs ainsi que l'affichage des notes des étudiants», diront-ils. A vrai dire, tout a commencé dimanche dernier quand les étudiants de 3ème année sont sortis des salles de cours, en signe de solidarité avec 13 étudiants (de 4ème et 2ème années) exclus. Une étudiante tiendra à apporter son témoignage au sujet de son camarade, exclu alors qu'il était en 3ème année. «S'étant inscrit à l'université de Miliana, l'administration de l'Ecole supérieure de commerce lui [à cet étudiant] fait appel, l'informant qu'il pouvait s'inscrire en 4ème année. Une fois ayant retiré son dossier de l'université de Miliana et commencé à suivre les cours avec nous, grande fut sa surprise lorsqu'on lui a signifié qu'il ne pouvait continuer car il était exclu. Je vous laisse imaginer l'état d'abattement dans lequel cet étudiant se trouvait. Cette manière de procéder traduit de manière on ne peut plus claire la légèreté qui caractérisel'administration», nous dira notre interlocutrice. Remarquant notre présence, des étudiants nous ont assaillis, nous parlant pêle-mêle des carences qui caractérisent leur école, comparativement aux autres écoles. Un étudiant nous affirmera avoir refait l'année alors qu'il n'avait qu'une seule note éliminatoire, au moment où certains étudiants, ayant deux notes éliminatoires, ont été admis. D'autres relèveront la non-instauration du système de synthèses, ni celui des dettes, relevant au passage le cas de 10 autres étudiants (ils n'ont rien à voir avec les 13 dont on a parlé jusqu'à présent), lesquels, après avoir débuté les cours (de 3ème année), ont été informées qu'ils allaient être rétrogradés en 2ème année, au motif qu'une… erreur de saisie avait été commise !Avant de prendre congé des étudiants grévistes, certains d'entre eux nous ont affirmé que le directeur les a menacés de les traduire devant le conseil de discipline s'ils ne suspendaient pas leur mouvement de grève. Pour ce dernier, c'était évidemment un tout autre son de cloche. Le directeur, qui a insisté à ce que son nom ne soit pas mentionné dans l'article, nous dira que cette protestation n'est que celle de 13 étudiants, exclus parce qu'ayant refait l'année plus d'une fois. «Bien que nous ayons sollicité les enseignants pour une éventuelle révision de leur décision, ces derniers se sont montrés intraitables, arguant du fait que le conseil de délibération était souverain dans ses décisions», soulignera-t-il, affirmant que l'arrêt de cours a pris cette ampleur surtout parce que les étudiants se sont montrés solidaires avec leurs camarades. Dans la mesure où les vacances d'hiver pour les universitaires approchent à grands pas (le jeudi 18 décembre), beaucoup d'étudiants, originaires des régions intérieures du pays, ayant regagné la leur pour passer les fêtes de l'Aïd El Adha, ne rentreront à Alger qu'une fois les vacances terminées. A signaler qu'au cours du mois dernier, les étudiants de 4ème année de l'Ecole supérieure de commerce ont boycotté les cours pendant près d'une semaine. Ils entendaient protester au sujet d'un certain nombre d'aspects d'ordre pédagogique. B. L.