Après vingt ans d'absence, le chanteur kabyle, Ouazib Mohamed-Ameziane, renoue avec la scène algéroise, pour un concert exceptionnel, demain dès 20h30, à l'auditorium du complexe Laadi Flici. A cette occasion, une conférence de presse a été organisée, lundi dernier, par l'Etablissement arts et culture, organisateur de cet événement. Redouane Mohammedi, le directeur de cet établissement, a souligné que «cela fait deux années que nous préparons ce concert en étroite collaboration avec l'artiste. Il est important pour nous, en tant qu'établissement public, de promouvoir la chanson à texte et mettre sur le devant de la scène de grands artistes de la qualité de Ouazib». Fortement ému, l'artiste kabyle a confié d'emblée son émotion et sa joie de renouer avec le public algérois. Il a précisé que son dernier concert à Alger s'était déroulé durant l'été 1988 où il avait animé au TNA, à guichets fermés, des récitals durant trois soirées consécutives. Chanteur, auteur et compositeur, Ouazib, chantera, lors du concert de jeudi prochain, un répertoire puisé de ses 35 ans de carrière. Il interprétera, également, des titres de son dernier album intitulé Ayemma Elhifiw (Mère, oh la misère), fraîchement sorti chez les éditions Amazigh. Les thèmes abordés par l'artiste dans son répertoire sont puisés de la vie, de la société et du vécu de ses concitoyens, à l'instar de la fraternité, du mal-vivre, des revendications sociales et identitaires, de la condition de la femme et de l'amour «car, c'est le pilier de la vie», dira M. Ouazib. L'artiste a également tenu à préciser qu'il débutera son concert par une chanson patriotique en hommage au 11 décembre. Il a affirmé à ce sujet que «c'est un chant révolutionnaire composé par Ali Zammoum et chanter par les moudjahidine lors de leurs entraînements dans les montagnes. Pour un enfant né dans le maquis, en 1958, en pleine zone interdite, il était important pour moi de rendre hommage à ceux qui ont sacrifié leur vie pour l'Algérie».Lors de cette rencontre, Ouazib a, en outre, présenté son parcours, son engagement artistique et sa passion pour la poésie et la beauté du verbe. Il a aussi relevé la solitude du véritable artiste et les difficultés de promouvoir la chanson à texte délaissée au profit des chansons commerciales. S. A.