De notre correspondant à Constantine A. Lemili Après un entretien qu'ils ont eu avec le Dr Chibane, les syndicalistes du SNAPAP ont vraisemblablement quitté le bureau du maire de Constantine rassurés quant à la tenue d'une assemblée générale élective devant désigner une section du syndicat autonome au sein des services de la commune. Jusque-là chasse gardée de l'UGTA pour cause de monopole forcé, l'institution est obligée de s'ouvrir à un nouvel organe de représentation des travailleurs. Les délégués du SNAPAP ont durement bataillé pour obtenir cette concession qui relève pourtant de leur bon droit en vertu des textes réglementaires, mais une résistance sournoise était jusque-là entretenue par des caciques du plus ancien syndicat algérien qui voyait d'un mauvais œil l'avènement d'un concurrent qu'ils estimaient à tort ou à raison, c'est selon, venir empiéter sur leurs plates-bandes notamment dans le secteur des œuvres sociales, véritable boîte de Pandore. Les inquiétudes des syndicalistes de l'UGTA et même de certains inamovibles cadres de l'union de wilaya s'en trouvaient amplifiées dès lors que des centaines de travailleurs espéraient avec l'installation d'une section SNAPAP que la gabegie qui caractérisait jusque-là la gestion des œuvres sociales prendrait fin. En tout état de cause, selon ce qui nous a été déclaré au téléphone par le secrétaire chargé de l'organique au sein du secrétariat de wilaya du SNAPAP, le premier édile aurait marqué son accord pour la tenue de l'assemblée générale élective (AGE) à la date du 10 juin. Notre interlocuteur s'épanchant même sur la propension du maire à rester à l'écoute des travailleurs et respecter leur choix. Une attitude tout de même étonnante pour quelqu'un qui, quelques jours auparavant, émettait des doutes sérieux sur l'authenticité des listes fournies par le syndicat, allant jusqu'à nous souligner, toujours au téléphone, qu'«il semble pour le moins difficile d'accorder du crédit à des listes dont nous ne savons même pas si les travailleurs qui y figurent et quel que soit leur nombre souhaitent effectivement la création d'une autre section syndicale». Quoi qu'il en soit, l'enjeu étant de taille, il est fort peu probable que l'AGE se déroule dans des conditions idoines ou que les responsables locaux du SNAPAP parviennent effectivement à rassembler les 800 travailleurs signataires des listes. D'ici là des revirements ne sont pas à exclure, comme ne le sont pas les contraintes qui vont surgir d'ici mardi prochain.