De notre correspondant à Constantine A. Lemili Les travailleurs de l'administration communale n'ont-ils pas le droit d'adhérer à un autre syndicat que celui relevant de l'omnipotente UGTA ? Au vu de l'interdiction dissimulée faite à près de huit cents d'entre eux, la réponse ne peut qu'être affirmative. Le secrétariat de wilaya y a pourtant mis les formes, en raison des obstacles réglementaires, pour ne pas dire les procédés bureaucratiques, créés à chaque fois qu'il prend l'initiative d'une action à l'endroit des travailleurs, dans les délais les plus larges, à savoir à partir du 18 mai dernier, en sollicitant l'autorisation pour la tenue d'une assemblée générale dans la journée de mercredi [aujourd'hui, ndlr]. Aucune suite ne lui sera toutefois donnée. Et à vingt-quatre heures du rendez-vous convenu, il y avait forcément inquiétude et interrogations au sein du secrétariat de wilaya dont l'un des membres, en l'occurrence D. Mourad chargé de l'organique, a pris attache téléphoniquement avec la Tribune pour souligner que «le président de l'APC est victime d'une très forte pression exercée par des cadres de l'union de wilaya de l'UGTA qui voient d'un très mauvais œil l'émergence d'un autre syndicat qui disperserait ses rangs déjà plus que clairsemés, d'une part, et l'annonce d'une installation du SNAPAP dans une institution aussi importante dont le nombre des travailleurs est estimé à plus de 3 500». En fait, il n'y a pas que ces raisons, semblerait-il. «Le risque de voir le SNAPAP installé et l'éventualité qu'il puisse avoir un droit de regard sur la gestion des œuvres sociales constitue la plus grande inquiétude des gens de l'UGTA», ajoutera notre interlocuteur au téléphone. Contacté au cours de la journée d'hier, le Dr Chibane, président de l'Assemblée populaire, s'est perdu en conjectures et n'a pas trouvé de réponse à nos questions, cafouillant notamment sur les dispositions de la réglementation pour nier ensuite l'authenticité de la date d'envoi de la correspondance que lui a adressée le SNAPAP et «se corriger» devant notre insistance et souligner que «même si elle est datée du 18 mai, nous n'avons eu sous les yeux la lettre qu'il y a trois jours… Nous disposons donc de peu de temps pour vérifier également l'authenticité des listes fournies par le SNAPAP et censées représenter le taux exigé pour la création d'une section syndicale et la tenue d'une assemblée générale élective. Il [le SNAPAP] n'a qu'à décaler la tenue de cette assemblée généerale». La direction locale du syndicat autonome ne semble pas être de cet avis, annonçant d'ores et déjà «le déplacement des travailleurs à l'heure et l'endroit convenu [centre culturel Benbadis dans l'après-midi de mercredi]». Le secrétaire responsable de l'organique a d'ailleurs tenu à informer le premier édile que «le rendez-vous pris avec les travailleurs était maintenu quelle que soit la décision de l'administration laquelle, dans ce cas de figure, n'a qu'à prendre ses responsabilités», nous confirmera-t-il au téléphone. Le Dr Chibane s'étant ravisé et jugeant plus judicieux de trouver une issue amiable à un conflit dont il se passerait volontiers.