De notre correspondant à Constantine Nasser Hannachi Lancé le 25 octobre dernier pour surveiller le virus de la grippe saisonnière, le réseau établi par la direction de la santé au sein de quelques polycliniques situées à travers la wilaya, suite à la décision de l'Observatoire régional de la grippe, après une expérience au centre du pays, (Médéa, Alger et Blida), n'a pas encore livré son verdict, tout au moins partiel, sur le type de virus qui plane. Par ailleurs, selon des sources concordantes, rares sont les personnes affectées par ce virus qui se sont fait ausculter par les médecins volontaires, au nombre de quinze, mobilisés à cet effet. Cette première expérience verra son compte rendu remis le 3 avril prochain. Le premier destinataire des rapports est l'Institut Pasteur, qui, en prenant connaissance du type de germe, indiquerait la nature du vaccin à mettre au jour lors de la prochaine saison. Ainsi, la fabrication, au plan national, d'un vaccin antiviral n'est pas à écarter. Pour de plus amples informations, nous avons tenté de recueillir des détails sur ce réseau, en vain, la grève du secteur de la santé ayant gelé la majorité des activités. La DSP, détentrice du projet, estime, quant à elle, qu'aucun cas grave n'est à déplorer. Jusqu'à ce jour, la grippe saisonnière n'a pas fait de dégât à Constantine. La direction de la santé de la wilaya déclarera à ce sujet : «Le chef-lieu et les communes de la wilaya n'ont enregistré aucun cas relatif à cette infection saisonnière. Encore moins de pic épidémique.» Mieux, la direction a axé son action sur la sensibilisation des ménages quant aux risques pouvant être liés à la cueillette et à la consommation de champignons sauvages, une pratique qui a provoqué, dernièrement, des ravages dans des localités de l'est du pays. A Constantine, même si les risques sont minimes, on a jugé utile d'opter pour des campagnes de sensibilisation afin d'inculquer aux populations des communes éloignées les précautions à prendre avant de cueillir les champignons. Le CHU de Constantine, quant à lui, était épargné des hospitalisations «grippales», ce qui écarte déjà l'absence de propagation du virus, lequel semble ne pas avoir élargi son «raid». Du moins, cette dernière semaine, le milieu hospitalier était plus préoccupé par le débrayage que par la détection du virus… Cependant, seuls les hadji semblent avoir été vaccinés, dans leur majorité, estiment le responsable du centre de prévention de Sidi Rached (SEMEP). On se rappelle que, lors du lancement de la semaine préventive, la capitale de l'Est n'aura été destinataire d'aucun planning de sensibilisation à travers des lots de vaccins, ne serait-ce que ceux destinés aux personnes âgées nécessiteuses. C'est dire que la grippe semble être reléguée au second plan par les responsables de la santé au motif qu'elle ne figure pas dans les chapitres imposés par la santé publique, conformément aux programmes tracés par l'Organisation mondiale de la santé (OMS), dont l'Algérie est membre à part entière. «Le vaccin antigrippal n'est pas obligatoire. Mais, en tant que responsable de la santé publique, on contracte un peu cette latitude pour convaincre notamment les malades chroniques et autres vieillards de se faire vacciner pour ne pas compliquer davantage leur maladie», explique-t-on à la direction de la santé. Arrivé avec un léger retard, le vaccin ne sera pas exploité de sitôt dans les officines locales. En dépit de l'action, à large spectre, de l'antigrippal, il est des personnes qui ne croient pas en l'efficacité des souches. Cela intervient lorsque le virus n'est pas identifié à 100%. La consommation d'antibiotiques détient la palme en cette période hivernale où le froid s'est installé de manière constante à Constantine, il y a une quinzaine de jours. Les médecins qui prodiguent à leurs patients le vaccin n'arrivent pas à les convaincre tous. Si l'on excepte les asthmatiques, qui sont dans l'obligation d'opter pour l'antigrippal, les autres types de malades se passent de l'immunisation, quitte à être cloués au lit ou contaminer d'autres personnes. La cherté du médicament en est une cause, estiment quelques bourses moyennes. Par ailleurs, ertains citoyens, que l'on a accostés, se disent, ironiquement, capables de combattre le virus par leur système immunitaire, «assez fort». Pourtant, la santé publique et environnementale n'est pas une affaire de passivité. La conscience à entreprendre face au virus «dévastateur» est à mettre au premier plan. Une contagion mettrait en péril la vie de plusieurs personnes. Il faut repenser à sensibiliser davantage la population, qui se frotte en ce XXIe siècle à des touristes, travailleurs, hommes d'affaires venus des quatre coins de la planète, avec leur lot… de «surprises virales». L'antigrippal n'est, certes, pas obligatoire, toutefois une double sensibilisation prémunira à coup sûr une éventuelle catastrophe épidémiologique. Le réseau sentinelle devrait bénéficier de tous les moyens pour repérer le type de germe et le répertorier pour les besoins… d'une production nationale de vaccin, mais aussi pour ne pas rater la cible.