Les prix des produits de consommation poursuivent leur folle ascension, pendant que le pouvoir d'achat dégringole sur une pente raide. Il faut désormais des liasses de billets pour un couffin pratiquement vide. C'est apparemment le lot des ménages qui n'ont pas eu le temps de se réjouir des augmentations de salaires intervenues au début de cette année. Ces augmentations n'étaient pas encore empochées qu'elles sont allées remplir les escarcelles des commerçants. La hausse des prix ne faisait que commencer. Depuis, elle continue de suivre une courbe ascendante. Après les fruits, ce sont les légumes qui deviennent hors de prix. Il est loin le temps où la pomme de terre constituait l'aliment de base des familles aux petites bourses, et, disons-le, celui des pauvres. Aujourd'hui, s'offrir ce tubercule est devenu un luxe. Les pouvoirs publics tentent vainement de casser les prix, d'abord avec le stockage et le déstockage, puis en important des quantités censées inonder les marchés et faire baisser les coûts. Ce produit agricole reste inaccessible, son prix obéit à la loi des maquignons qui régissent les marchés de gros. On guette fébrilement une éventuelle baisse du prix de la pomme de terre qui fait couler de l'encre et de la salive. En vain. Chose rare pour un légume, elle a même eu son forum récemment. Mais il semble que celle-ci s'est hissée plus haut que l'aptitude financière du consommateur à s'en saisir, et pour ne plus redescendre. La flambée a touché tous les produits de la terre. Végétarien par la force des choses, le consommateur n'a pas d'autre alternative que de se saigner, et d'assister, impuissant, à la hausse qui s'est aussi emparé de la volaille et des œufs. Une hausse qui n'a épargné aucune denrée au cours de cette année. Viandes blanche et rouge, produits laitiers, poisson, fruits et légumes, café ont pris la tangente, de même que d'autres produits et articles dont on use au quotidien. L'envolée des prix est telle qu'elle influe sérieusement sur le budget des ménages. Difficile de pourvoir son foyer de produits de première nécessité et de ménager son porte-monnaie jusqu'à la fin du mois. Un parcours impossible avec un pouvoir d'achat qui n'arrive pas à remonter la pente. Ceux qui peuvent rogner sur leur budget n'ont pas été épargnés, eux non plus. L'instauration de la taxe sur l'achat de véhicules n'est pas encore digérée. Alors que les prêts bancaires ont permis à beaucoup de citoyens d'acquérir un véhicule, la récente taxe en a augmenté sensiblement les prix et décourage les acquéreurs à crédit. Trop chère la bagnole, tout comme l'électroménager et le mobilier. Les acheteurs ne se bousculent plus, mais si étonnant que cela puisse paraître, les prix ne reculent pas. R. M.