Hécatombe, carnage, terrorisme routier, massacre… On prend les mêmes formules et on recommence, en pire, pour qualifier ce qui est désormais la nouvelle tragédie nationale : les accidents de la circulation. Le calendrier 2008 n'est pas encore complètement consommé qu'on parle déjà de recrudescence. Les routes algériennes font une moyenne de 11 morts par jour. Un bilan établi pour les trois premiers trimestres de l'année confirme l'aggravation. Augmentation de 12,21% du nombre de décès par rapport à la même période de l'année précédente. Massacre. Une hausse de 8,57% pour les blessés. Carnage. 31 000 accidents ont été recensés pendant les 9 premiers mois de 2008, contre plus de 39 000 durant toute l'année 2007. Terrorisme routier. Pour mesurer l'importance de ces chiffres, il faut savoir que les routes ont fait 4 177 morts et 61 139 blessés. Hécatombe. Les raisons de ce fléau sont aussi nombreuses et compliquées que les responsabilités diluées. Les autorités mettent en cause le comportement incivique des automobilistes et l'accroissement vertigineux du parc auto. Les citoyens dénoncent l'inadéquation du réseau routier, le manque de contrôle routier et la cupidité de certains gérants d'auto-école qui font de l'examen pour l'obtention du permis de conduire une formalité se limitant presque à l'acte de présence. Un avant-projet de loi est en maturation. Création d'un fonds pour financer les politiques de prévention et de sécurité routière, de sections près des tribunaux chargées de traiter les délits et infractions de la circulation routière, durcissement des sanctions, instauration de nouveaux cahiers des charges pour les chauffeurs de taxi et moniteurs d'auto-école, telles sont les principales nouveautés. En attendant et en termes de sensibilisation, mieux vaut se retourner vers les donneurs de sang. Les besoins en hémoglobine augmentent de 10% chaque année, notamment à cause de l'évolution du nombre d'accidents. S. A.