Le secteur des assurances dans notre pays a enregistré une nette évolution au cours du deuxième trimestre 2008, estimée à 40,1% par rapport à la même période de 2007. Le chiffre d'affaires réalisé durant la même période de référence est estimé, selon le Conseil national des assurances (CNA), à 17,1 milliards de dinars, alors que le 2ème trimestre de l'exercice écoulé est de l'ordre de 12,2 milliards de dinars. C'est ce qui ressort du bilan présenté, hier à Alger, par le Conseil national des assurances. Les responsables du CNA tablent, en outre, sur la réalisation, pour le compte de l'année en cours, de pas moins de 65 milliards de dinars de chiffre d'affaires, soit près d'un milliard de dollars. Comparativement à l'année 2007, la branche IARD (incendie, accidents et risques divers) a réalisé la meilleure performance avec un taux de croissance de 56% et une contribution à la production additionnelle du secteur de près de 67%. «La sous-branche des risques industriels a contribué fortement à cette augmentation grâce, en premier lieu, à l'assurance incendie qui a connu une hausse de plus de 80%. Les risques simples ont par ailleurs été marqués par une importante hausse, de plus de 30%, mais n'ont réalisé que près de 9% de la production additionnelle de la branche du fait de leur part, moins importante», a expliqué d'emblée le secrétaire national du conseil, Abdelmadjid Messaoudi. La même source a souligné que cette hausse est également justifiée par l'apport de la branche «engineering» suite à la signature de plusieurs contrats, notamment ceux des grands projets réalisés, entre autres dans le cadre du programme de relance économique initié par les pouvoirs publics. En seconde position vient la branche «assurance automobile» avec une part de 42,7% et un taux de croissance de 23,4%. Ce taux de croissance est enregistré grâce à l'évolution continue de cette branche, traduite, elle aussi, par le nombre croissant du parc automobile qui «est principalement financé par les banques et la prescription associée des garanties tous risques». La branche «assurance de personnes» a également enregistré une progression de +22%, liée principalement à la souscription de contrats d'assurance vie «remboursement crédit» exigée par les banques dans le cadre d'octroi des crédits à la consommation. L'assurance groupe, qui accompagne en général les contrats souscrits par les grandes entreprises, a aussi contribué au développement de la branche, note le Conseil national des assurances. Par ailleurs, le développement du crédit à l'immobilier est considéré, pour la ladite période, comme un facteur essentiel des augmentations enregistrées dans la branche «assurance crédit», alors que le crédit à la consommation a connu une baisse dans la production. «Avec une perte de près de 6 points, l'assurance automobile perd sa première position, passant de 48,5% en 2007 à 42,7% en 2008. A contrario, la branche IARD, qui a enregistré plus de 9 points de pourcentage supplémentaires par rapport à la même période de l'année précédente, passe de 33,3% en 2007 à 42,5% en 2008», résume le CNA. S. B. Pas d'impact de la crise financière sur le secteur des assurances selon Messaoudi S'agissant de l'impact de la crise financière internationale sur le secteur des assurances en Algérie, M. Messaoudi, a affirmé qu' «il est, pour le moment, relativement, à l'abri des conséquences de cette crise», expliquant que les compagnies nationales d'assurances traitant notamment avec des groupes européennes «ont réussi à se protéger grâce à leurs mesures préventives». Et d'annoncer que de nombreuses compagnies d'assurances étrangères sont intéressées par le marché algérien et que certaines d'entre elles comptent y investir dès 2009. De son côté, le président de l'Union algérienne des assurances et réassurances (UAR), M. Amara Latrous, a affirmé que son secteur a connu une «dense activité», au cours des six premiers mois de l'année, dû notamment aux nombreuses inondations qu'ont connues plusieurs régions du pays. Sur ce sujet, la même source a déploré la non-assurance de la majorité des particuliers et entreprises sinistrés, à l'instar de Bechar, notamment contre les catastrophes naturelles. Au sujet du retard enregistré dans les indemnisations des assurés, ces deux responsables ont plaidé pour ramener la durée de 30 à 15 jours. S. B.