Les mutations que connaît le marché des assurances seront au coeur de la rencontre que compte organiser le Conseil national des assurances (CNA) la semaine prochaine. En effet, l'évolution du secteur durant l'année 2006 et les nouveaux produits introduits au marché seront à l'ordre du jour de cette réunion animée par le secrétaire général du CNA, M. Abdelmadjid Messaoudi, en compagnie des dirigeants des différentes compagnies d'assurance. Il serait utile de noter dans ce sens que le marché des assurances en Algérie, tous segments confondus, a été évalué par les experts à 500 millions d'euros en 2006. Il existe aujourd'hui 17 compagnies d'assurance en Algérie, mais malgré cela le secteur enregistre un grand retard en ce qui concerne les indemnisations. Deux raisons principales à cette faiblesse : le manque de ressources humaines qualifiées et la prédominance des sociétés publiques. Elles sont trois à dominer 67 % de l'activité, à savoir la Caat (ex-Compagnie algérienne des assurances), la SAA (Société algérienne des assurances) et la Caar (Compagnie algérienne d'assurance et de réassurance). Le marché est dominé par trois branches : l'automobile, le transport et l'industriel. Amorcée depuis une dizaine d'années, la libéralisation du marché algérien de l'assurance, jusque-là dominé par les entreprises d'Etat, a donné une première impulsion au secteur, qui s'est traduite par une multiplication des acteurs. Même si des retards subsistent dans ce secteur, celui-ci a néanmoins enregistré une nette évolution au cours de l'année 2006. Le secteur des assurances a, en effet, enregistré une nette évolution au cours du troisième trimestre 2006 estimée à 21% par rapport à la même période de 2005. Le chiffre d'affaires réalisé par les assurances durant le 3e trimestre 2006 est évalué à 11,7 milliards de dinars contre 9,7 milliards de dinars à la même période de 2005. La branche IARD (incendie, accidents et risques divers) a contribué pour plus de 80% à la production sous les effets conjugués de son taux de croissance et de son poids dans la production globale du trimestre, a expliqué le secrétaire national du conseil. En seconde position, vient la branche "assurance automobile" avec une contribution de 12,8 % et un taux de croissance de 6,3%. Durant cette période, les assurances de personnes ont connu une nette progression de 35,3%, laissent apparaître les statistiques du CNA. En termes de contribution à l'augmentation globale de la production, cette branche n'a pourtant contribué que pour 6,4%, du fait de son poids encore faible sur le marché. Les autres branches ont contribué, pour leur part, avec soit des taux faibles ne dépassant pas 3% pour les assurances "transport" et "crédit-caution", soit négativement dans le cas des "assurances agricoles" avec -2,8 %. L'assurance groupe, qui accompagne en général les contrats souscrits par les grandes entreprises, a aussi contribué au développement de la branche. L'assurance agricole, quant à elle, a connu une régression significative de 35,5% expliquée de manière générale par le non renouvellement des contrats par les clients, lesquels ne sont plus obligés de s'assurer pour l'octroi de crédits bancaires comme le prévoyait le Programme national du développement de l'agriculture. Les compagnies d'assurance ont payé 28 milliards de dinars pour des sinistres, toutes branches confondues, dont 15 milliards de dinars uniquement au profit de l'automobile durant l'année 2006.