Photo : S. Zoheir Par Hasna Yacoub L'année 2008 restera certainement gravée dans l'esprit des dizaines d'Algériens comme le triste souvenir de la perte d'un des leurs dans un attentat suicide. Car, 2008 a été marquée, malheureusement, par une dizaine d'attentats suicides qui ont meurtri l'Algérie. La liste des victimes du terrorisme s'est allongée même si, sur le plan strictement sécuritaire, l'Algérie de 2008 n'est pas celle des années 90. Les hommes de Droudkel, l'actuel «émir» d'Al Qaïda au Maghreb islamique (AQMI), sont, certes, affaiblis mais continuent de supplicier un peuple qui n'aspire qu'à vivre en paix. Voulant confirmer son ralliement à la nébuleuse d'Oussama Ben Laden, l'AQMI a choisi le 11 de chaque mois -en référence au 11 septembre 2001 qui a vu s'écrouler les tours jumelles à New York- comme une date fétiche pour perpétrer ses attaques. Des victimes sont tombées le 11 avril, le 11 décembre, le 11 juillet… Mais le 11 de chaque mois, les rues ne se sont pas désemplies. Les Algériens ont décidé de braver la mort. Ils ont décidé de ne plus avoir peur. Raison pour laquelle l'AQMI a décidé des frappes aléatoires mais à grandes répercussions médiatiques. Le 2 janvier, le commissariat de Nacéria, dans la région de Boumerdès, a été la cible d'une voiture piégée où quatre policiers ont trouvé la mort et où une vingtaine de personnes ont été blessées. L'attentat suicide des Issers, perpétré le 19 août contre l'école de gendarmerie de cette ville, est le plus meurtrier des attentats durant l'année 2008 avec 43 morts et 38 blessés. Vingt-quatre heures après, deux autres attentats à la voiture piégée ont fait onze morts et trente et un blessés à Bouira. Face à ces actes barbares, une ferme condamnation internationale s'était exprimée. Des propositions de soutien «avec tous les moyens possibles» ont également été formulées. En Algérie, l'Etat a décidé de renforcer la lutte anti-terroriste tout en continuant d'appeler les «égarés» à revenir dans le «droit chemin» et ce, en gardant les portes de la repentance, tracée par la charte pour la réconciliation nationale, toujours ouvertes en dépit de l'expiration de sa durée légale.