Photo : Riad De notre correspondant à Bouira Nacer Haniche Plusieurs semaines après le Ramadhan, mois propice pour les actions de solidarité organisées par les autorités locales et le mouvement associatif en direction des familles démunies et sans ressources, la saison hivernale pointe à l'horizon, présage des conditions climatiques rigoureuses qui mettront en péril la vie des familles nécessiteuses manquant d'un toit décent, de vêtements, de couvertures et de denrées alimentaires. Pis, personnes ou familles manquent même d'un petit coin chaud et tendre pour survivre durant cette saison. En effet, l'hiver est la période au cours de laquelle les autorités sont mises à rude épreuve en ce qui concerne le sauvetage et la prise en charge des citoyens touchés par les intempéries, à travers les localités urbaines, où subsistent des habitations précaires et menacées de ruine et aussi dans le milieu rural où des familles sont exposées aux conséquences du climat qui causent des blocages de routes et l'isolement de nombreux villages. En ville, les conditions socio-économiques et les problèmes familiaux ont laissé, ces dernières années, apparaître un phénomène peu compréhensible, chez la majorité des citoyens. Dans plusieurs endroits de la ville de Bouira et d'autres localités, on aperçoit des personnes adultes, appelées dans le jargon administratif SDF, errant d'un coin à un autre, d'une ruelle à une autre, fuyant les comportements et les regards agressifs dont ils font l'objet de la part de certains citoyens ou des enfants, à la recherche d'un endroit paisible, chaud où ils peuvent se nourrir. Parmi ceux qui ont accepté de nous parler, plusieurs ont déploré le fait de trouver des personnes sans domicile, souvent malades et abandonnées par leurs familles dans la rue au milieu d'une société impitoyable. Pour les responsables de la commune, ces personnes viennent de wilayas limitrophes, mais d'autres sont des malades mentaux qui refusent de regagner leurs familles. Les mêmes responsables ajoutent que leurs service contribuent avec le C-RA, la DAS, la Protection civile et les services de police à secourir ces personnes vulnérables. Face à l'absence d'associations qui activent dans ce domaine, à travers la wilaya, nos interlocuteurs ont indiqué que le gros de la tâche est endossé par les pouvoirs publics.Pour venir en aide à cette catégorie sociale, les services de la DAS ont créé, en juillet 2004, le Foyer pour personnes âgées et handicapées (FPAH) d'une d'accueil de 120 lits, au niveau de la forêt Errich, dans la banlieue ouest de Bouira. Ce foyer a ouvert ses portes en 2005 et jusqu'à 2009. Les responsables de ce centre ont enregistré plus de 50 pensionnaires. Selon les informations fournies, l'ensemble des personnes hébergées ou prises en charge dans ce foyer sont issues du milieu rural, la majorité vient de la région ouest de Bouira et deux sont originaires des localités rurales situées à l'est du chef-lieu de wilaya, dont un SDF et un handicapé âgé d'une quarantaine d'années. D'après les statistiques fournies par le personnel du FPAH, les personnes prises en charge sont originaires généralement des localités touchées par le terrorisme, durant la décennie noire. Ils ajoutent que la précarité sociale et les événements sanglants enregistrés dans ces zones ont provoqué le déchirement familial. Concernant l'action du centre durant la période hivernale, les responsables indiquent que des rondes nocturnes sont effectuées à travers les différents quartiers de la ville de Bouira pour rassembler les SDF, alors que pour les autres daïras, ce sont les services de sécurité qui interviennent pour emmener les personnes en détresse vers le foyer. Ces dernières bénéficient d'une prise en charge sanitaire, de nourriture et d'hébergement en attendant que leurs familles se manifestent. Il est à signaler que ce centre a fait dernièrement objet d'un débat entre les élus de l'APW de Bouira et l'administration. Le wali a effectué une visite sur les lieux et une réception a été organisée par les responsables. A cette occasion, le C-RA de Bouira a distribué un lot important de couvertures pour les pensionnaires. Par ailleurs, nous avons appris que le foyer pour personnes âgées de Lakhdaria a été fermé au cours de ce mois, suite à une visite d'inspection inopinée du wali, ayant constaté les conditions de vie déplorables dans lesquelles se trouvaient les 18 pensionnaires de cette structure. Ces derniers ont été transférés vers le foyer des personnes âgées du chef-lieu de la wilaya de Bouira, en vue de leur prise en charge. Une prise en charge qui a perdu du tonus ces derniers jours, malgré les efforts consentis par les pouvoirs publics, le mouvement associatif et les âmes charitables pour venir en aide à ces personnes en difficulté. De nombreux citoyens jugent nécessaire que les actions de solidarité soient étalées dans l'année, avec des aides consistantes.