Son acte de naissance a été signé hier à Moscou (Russie). Le Forum des pays exportateurs de gaz (FPEG) est né, en présence d'une quinzaine de pays, dont la Russie, premier producteur mondial, l'Iran, le Qatar, l'Algérie et le Venezuela. Ses statuts ont été adoptés et son siège sera au Qatar. La naissance de ce forum, qui se rapprochera d'une «opep du gaz», est considérée comme «un événement important pour les marchés», qui aura un impact efficace et considérable, selon le chef du Kremlin, rapportent les agences. Cette nouvelle organisation, jusqu'ici informelle, fondée en 2001 à Téhéran, et dont les membres se réunissaient une fois par an, viendrait conforter les efforts déployés par les pays exportateurs de pétrole et de gaz en vue de mettre un terme à la saignée ayant caractérisé les marché de l'énergie, sachant que les prix du gaz sont indexés à ceux du pétrole. Les pays consommateurs n'ont pas tardé à réagir à cette annonce, redoutant qu'une telle structure n'influe sur les prix. Mais pour le moment, les pays membre de ce forum tranquillisent. Plusieurs participants à cette rencontre ont indiqué que le but de leur réunion était de finaliser et d'approuver une charte et non de créer un cartel du gaz sur le modèle de l'OPEP. «Nous aimerions à nouveau insister sur le fait qu'il n'y a aucune raison d'associer directement» la nouvelle organisation à l'OPEP, a souligné le ministre russe de l'Energie, M. Chmatko. «C'est pourquoi nous n'allons certainement pas discuter aujourd'hui de la nécessité de se mettre d'accord sur les niveaux d'extraction de gaz. Nous avons une vision plus large», a-t-il ajouté. Il a également expliqué que le FPEG n'a pas pour objectif de discuter des quotas ou des niveaux de production de gaz mais il a une vision plus large puisqu'il doit se pencher notamment sur les prévisions d'évolution de l'industrie gazière, les programmes d'investissement réels à long terme, les technologies à mettre en œuvre. Il s'était déclaré convaincu que les pays exportateurs de gaz parviendront à garantir un équilibre avec les pays consommateurs et à harmoniser leurs politiques, ce qui contribuera à un développement énergétique sur le long terme. Pour sa part, le président russe, M. Medvedev, a estimé que, dans le contexte actuel, marqué par une série de problèmes sérieux qui ne sont pas le fait des pays producteurs, la prospérité de ces derniers dépend de l'intensification et de la conjugaison de leurs efforts sur les marchés. Quant au ministre vénézuélien de l'Energie, il a affirmé qu'il ne s'agit pas d'un cartel. «Nous défendons nos intérêts nationaux. Ce forum [sera] une occasion de bâtir une organisation solide se fondant sur les même principes qui ont donné naissance à l'OPEP», dira-t-il. Il faut souligner que la Russie compte agir sur le marché. Le Premier ministre russe, Vladimir Poutine, avait d'ailleurs averti les pays consommateurs qu'ils devaient s'attendre à des hausses prochaines des prix du gaz. «L'époque des ressources énergétiques bon marché, du gaz bon marché, touche à sa fin, en dépit des problèmes financiers connus», a-t-il déclaré. S. B.