Dans sa nouvelle édition d'hier, le forum d'El Moudjahid a organisé une conférence-débat autour du commerce extérieur et des exportations hors hydrocarbures. Encore une fois, les experts invités ont appelé l'Etat à prendre les mesures nécessaires à même de booster ces exportations hors hydrocarbures et en faire l'une des locomotives du développement économique du pays. La volonté politique doit se traduire sur le terrain dans les meilleurs délais si l'Algérie ne veut pas rater le train de l'avenir, estiment ces mêmes experts. M. Benini, directeur général d'Algex (Agence nationale des exportations), dira que les opérations d'exportations hors hydrocarbures se sont confinées dans une logique stagnante depuis vingt ans, rappelant que d'un milliard de dollars de recettes, ce chiffre a augmenté pour atteindre, à la fin 2008, les 2 milliards de dollars avec seulement 15 produits destinés à l'exportation qui ont émergé depuis une dizaine d'années. Cela étant, note-t-il, «les efforts sont nettement insuffisants et beaucoup reste à faire» car, ajoute-t-il, «l'augmentation constante des importations est inquiétante». L'intervenant a rappelé que, actuellement, le volume des importations est de l'ordre de 35 milliards de dollars, alors qu'il était de seulement 10 milliards il y a de cela une dizaine d'années. Pour M. Benini, la véritable problématique qui se pose est celle de l'investissement et de la mise à niveau, deux défis à relever à l'avenir. Pour sa part, M. Kara Nasr Eddine, président de l'Association des exportateurs algériens, considère que beaucoup de choses restent à faire dans ce domaine et a appelé à la tenue d'assises sur l'exportation. Il regrette, par ailleurs, le fait que le conseil national des exportations, créé en 2007, ne se soit pas encore réuni à ce jour. M. Zaim Bensaci, président du conseil national de la petite et moyenne entreprise (PME), dira, quant à lui, que l'investissement ne bénéficie pas encore des facilités pour l'accès au crédit. Toujours selon lui, «il faudrait une politique crédible d'exportation dans laquelle la PME doit avoir une place importante». Rappelant qu'il y a une prise de conscience de la part de la société concernant les exportations hors hydrocarbures, M. Bensaci ne manquera pas de mettre l'accent sur «la nécessité de former à l'acte d'exporter qui nécessite des connaissances dans le management, entre autres». En plus d'«une véritable volonté politique et d'une stratégie propre au produit national pour qu'il réponde aux normes requises, les autorités locales, APC et wilaya, doivent s'y impliquer», signale l'intervenant. Ce dernier, et sur un fond d'optimisme, dira que la conférence nationale qui sera organisée en janvier prochain sera une aubaine pour apporter des solutions concrètes aux problèmes de ces entreprises. A propos des difficultés pouvant provenir de l'adhésion de l'Algérie aux espaces de libre-échange, à l'exemple de l'accord de libre-échange arabe, le directeur général d'Algex explique que «ce dernier ne constitue guère un rouleau compresseur sur l'économie nationale». La seule inquiétude que «nous pouvons avoir, c'est de voir des produits non arabes se faufiler dans cet espace, d'où la nécessité d'y faire face». M. Benini fera remarquer que «nous cherchons à travers ces démarches des marchés pour les produits algériens». B. A.