Fait n Les exportations algériennes hors hydrocarbures restent insuffisantes et peu diversifiées. Elles se situent entre 2 et 3 %. Et cela dure depuis trop longtemps. C'est le constat fait hier par un groupe d'experts économiques lors d'une conférence-débat organisée par le forum El Moudjahid. D'après les spécialistes du commerce, l'économie algérienne n'investit pas suffisamment. Chiffres à l'appui, ils indiquent que le volume des exportations ne représente que 2 milliards de dollars alors que celui des importations est estimé cette année à plus de 35 milliards de dollars. En guise de solution, les experts algériens ont suggéré pour la promotion du commerce extérieur, le développement des PME-PMI. A cet égard, M. Benini, directeur général d'Algex (Agence nationale des exportations), dira que la véritable problématique qui se pose actuellement tourne autour de l'investissement et de la mise à niveau de nos entreprises afin de faire face à la concurrence. Cela passera, d'après le DG d'Algex par la formation de nos jeunes en leur inculquant les nouvelles méthodes de management et de savoir faire. Dans son intervention, Zaïm Bensaci, président de la PME-PMI a souligné que le problème de l'investissement local se situe au niveau des banques qui ne jouent pas le jeu. «L'investissement ne bénéficie pas encore des facilités pour l'accès au crédit» déplore-t-il. D'après M. Bensaci, il faut une prise de conscience pour booster ce secteur névralgique de l'économie nationale. Dans ce sens, il a signalé que fin janvier 2009, se tiendront des assises nationales de la PME afin de mettre en place «un mode opérationnel» à même de prendre en charge les exportations de l'économie nationale. Pour le directeur de la Cagex, M. Tarikati, les exportateurs ont besoin de financement pour se mettre à niveau. «Le crédit est essentiel à des opérations d'exportations», a-t-il plaidé. M. Kara, vice président d'Anexal a suggéré de tenir carrément des assises pour les exportateurs pour apporter des solutions concrètes aux contraintes qui freinent l'épanouissement du commerce extérieur. Zaïm Bensaci, annonce entre autres que le ministère de la PME a constitué une commission pour réfléchir sur tous les thèmes liés à la dynamisation de la PME pour la rendre capable d'aller à l'exportation. Au sujet de l'accord économique de libre-échange avec l'association européenne pour le libre-échange (Aele) qui est en phase finale de conception, les intervenants ont soulevé le problème de la vérification de l'origine des produits qui seront importés vers l'Algérie. «Il y a un risque que des produits non arabes se faufilent sur le marché algérien car nous ne disposons pas de moyens pour contrôler leurs origines», dira M. Benini. Abondant dans ce sens, M. Bensaci expliquera que dans les échanges, l'origine des produits doit être démontrée. «L'Algérie ne dispose pas de label», notera-t-il. En plus, cette origine nationale du produit «doit être à hauteur de 55 % de plus value», a-t-il ajouté. Enfin, Nacer Eddine Kara, vice-président d'Anexal, a résumé le débat dans la nécessité de promouvoir les exportations en mettant en place une diplomatie commerciale et un travail de lobbying qui font intervenir les différents secteurs et institutions si l'on veut vraiment en finir avec cette stagnation au niveau de nos exportations.