Durant les cinq mois des primaires démocrates aux Etats-Unis, la couleur de la peau du candidat Barack Obama a presque pris le dessus sur les questions programmatiques et les positions des candidats sur les questions stratégiques. Les journalistes du monde entier s'interrogeaient si, face à Hillary Clinton, les Américaines éliront un candidat noir, de surcroît de descendance africaine, à l'investiture démocrate. A la fin des primaires qui se sont soldées par la victoire du sénateur de l'Illinois, les spécialistes, experts, analystes politiques et journalistes affirment que le fait qu'un homme noir parvient à être candidat à la présidence des Etats-Unis est un «fait extrêmement important» pour la société américaine. Un expert onusien a affirmé dans ce sens que «le fait qu'un Afro-Américain atteint ce niveau signifie quelque chose d'extrêmement important». Aujourd'hui, c'est une autre question qui taraude les esprits, celle de savoir si les Américains «oseront» élire pour la première fois un Noir à la tête de la première puissance mondiale. Par ailleurs, les peuples arabes espèrent que le Noir Obama, une fois à la Maison-Blanche, opérera un changement dans la politique arabe des Etats-Unis et notamment au Moyen-Orient. Malheureusement, le candidat démocrate à l'élection de novembre, au lendemain de l'annonce de sa victoire, a mis fin à tout espoir quant à une éventuelle évolution de la position américaine sur la question palestinienne. En effet, Obama a réaffirmé la position américaine qui consiste à apporter un soutien sans condition à Israël et sa politique de répression. «Jérusalem restera la capitale d'Israël et elle doit rester indivisible», a déclaré M. Obama à l'occasion de sa première intervention publique depuis qu'il a remporté l'investiture démocrate. Conscient du rôle que joue depuis toujours le lobby pro-israélien aux Etats-Unis, dans les différentes élections américaines, Barack Obama a décidé de donner des gages de son engagement en faveur d'Israël. La déclaration du candidat noir a provoqué une levée de boucliers parmi les responsables palestiniens. Le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, en rejetant les propos d'Obama, a déclaré qu'El Qods est l'un des dossiers en cours de négociation. «Tout le monde sait parfaitement qu'El Qods-est a été occupée en 1967 et nous n'accepterons pas un Etat sans El Qods, cela doit être clair», a-t-il affirmé. La position d'Obama a le mérite de clarifier deux choses : que les chances de parvenir à la paix au Moyen-Orient sont remises en cause et que, sur la politique étrangère, les Américains, quelle que soit leur appartenance politique ou la couleur de leur peau, adoptent les mêmes prises de position. «Le discours d'Obama détruit tout espoir d'un changement dans la politique américaine sur le conflit arabo-israélien», a affirmé un porte-parole du Hamas. Désormais, après avoir connu la couleur de sa peau, les Arabes connaissent la position d'Obama sur la question palestinienne, puisqu'il vient d'annoncer la couleur ! C. B.