284 morts et plus de 700 blessés et Israël n'a pas encore assouvi sa soif de sang. Cette fois-ci, affirme Ehud Barak, ministre de la Défense israélienne, l'armée ne se contentera pas de pilonner la bande de Ghaza. Les raids meurtriers sur ces 350 km2 où s'entassent plus de 1,5 millions de Palestiniens affamés, soumis à un blocus total depuis des mois, ne satisfont plus les Israéliens. L'armée envisage des opération terrestres. Selon les médias israéliens, elle a déjà commencé à masser ses troupes aux frontières avec Ghaza. Israël sonde le terrain avant de passer à une offensive terrestre qui exige des renforts militaires. C'est pourquoi l'Etat sioniste a décidé hier de mobiliser des milliers de réservistes. Cette annonce a été faite par un haut responsable du gouvernement après l'approbation de la décision par la réunion gouvernementale hebdomadaire. Ehud Barak renchérira : «Israël élargira et approfondira ses opérations à Ghaza autant que nécessaire. Nous devons savoir que cela ne sera pas de courte durée et cela ne sera pas facile, mais nous devons faire preuve de détermination.» Un jusqu'au-boutisme sioniste encouragé par la mollesse des condamnations internationales et l'inertie des Arabes. Ce qui encourage même Ehud Olmert, le Premier ministre sortant, éclaboussé par les scandales de corruption, à affirmer que l'objectif de l'opération lancée à Ghaza était de «permettre aux citoyens du sud d'Israël de mener une vie normale après des années d'incessantes attaques à la roquette et au mortier». Pendant ce temps-là, personne ne parle du droit des Palestiniens de Ghaza à mener une vie normale. Eux, qui, au bout d'une élection démocratique applaudie même par la Maison-Blanche qui l'avait qualifiée d'exemplaire pour tout le monde arabe, ont vu toutes les portes se fermer les unes après les autres. Avec des frontières bouclées avec Israël, des passages hermétiquement fermés avec l'Egypte et un côté contrôlé par l'armée israélienne, refoulant même les aides humanitaires, les Palestiniens sont poussés au soulèvement. Privés de médicaments, de nourriture, de carburants et même d'eau, les Palestiniens de Ghaza meurent quotidiennement au vu et au su du monde entier sans émouvoir les pays qui se revendiquent des libertés et des droits de l'Homme. Les tirs de roquettes et de mortiers fabriqués artisanalement sont les seuls moyens dont ils disposent pour crier leur détresse et pour se défendre contre un terrorisme d'Etat : les raids meurtriers et les offensives terrestres d'une armée parmi les mieux pourvues au monde contre un peuple désarmé. Entre un peuple qui se défend pour survivre et des sionistes qui veulent se réapproprier un territoire qu'ils ont été contraints d'évacuer au bout des deux premières Intifadhas, il n'existe aucune commune mesure. Aujourd'hui, plus que jamais, Israël pratique en toute impunité un réel terrorisme d'Etat alors que l'on cherche à faire endosser au résistant du Hamas la responsabilité de cet énième génocide. La communauté internationale trouve des excuses au bourreau et l'encourage à mener à bien sa sale guerre d'extermination. Israël a compris le message et accepte bien cette offrande. La machine de guerre sioniste lancée, qui peut l'arrêter ? G. H.