Ni trêve humanitaire ni repos du guerrier : l'armée israélienne a poursuivi, pour le seizième jour consécutif, son agression contre la bande de Ghaza, faisant au moins une vingtaine de morts et des dizaines de blessés, selon un décompte établi par les autorités sanitaires de Ghaza et transmis aux agences de presse, le rare moyen de communication existant encore dans la ville assiégée. Ce qui porte le nombre total de morts à 885 et celui des blessés à plus de 4 000, selon les mêmes sources, alors que d'autres sources évoquent des dizaines de personnes encore coincées dans les décombres des bâtiments ciblés par les bombardements sionistes, au cours desquels des bombes à phosphore, armes interdites, ont été larguées. Sur le terrain des opérations, pas moins de 60 raids ont été effectués durant la journée d'hier par les différents corps de l'armée israélienne, notamment l'aviation etla marine. Ils ont pilonné plusieurs positions, tuant notamment des femmes et des enfants. L'armée de terre a fait irruption, tôt dans la matinée d'hier, dans plusieurs quartiers de la ville de Ghaza, une première depuis le début de l'opération terrestre, ont indiqué des témoins à des correspondants de presse locaux. Des soldats de l'infanterie israélienne ont été signalés, selon des habitants, dans des quartiers populaires du sud de Ghaza-ville, à l'image de Tal Al-Hawa et Cheikh Ajline où de violents combats ont eu lieu avec les éléments du Hamas et du Djihad islamique. Signe de la difficulté de la tâche, les forces israéliennes se sont retirées à leur position initiale aux portes de la ville en début d'après-midi. En parallèle à ces attaques, l'aviation israélienne a largué, tout au long de la journée, des milliers de tracts sur la ville de Rafah, dans le sud de la bande de Ghaza, appelant les habitants à évacuer leurs habitations avant d'éventuels bombardements. Cette méthode est utilisée par les Israéliens depuis qu'un obus est tombé sur une école appartenant aux Nations unies, tuant une quarantaine de personnes. Tel-Aviv avait alors accusé le Hamas de se réfugier dans cette structure avant de reconnaître, hier, qu'effectivement «un obus a raté sa cible initiale» avant de tomber sur cette structure où se rassemblaient des centaines de Palestiniens fuyant les bombardements. Mais face à cette furie meurtrière de l'Etat hébreu, une lueur d'espoir est apparue dans le ciel enfumé de Ghaza, Ainsi, pour la première fois depuis le 27 décembre –début de l'agression- des responsables israéliens parlent désormais de la fin proche des opérations militaires. «Israël se rapproche de ses objectifs, mais plus de patience et de détermination sont nécessaires pour y parvenir afin de changer la situation en matière de sécurité dans le sud et pour que ses citoyens vivent en sécurité pendant longtemps», a déclaré, hier, Ehud Olmert, Premier ministre israélien, au début de la réunion de son cabinet. Quant au vice-ministre israélien de la Défense, Matan Vilnaï, il a indiqué : «Nous sommes proches de l'arrêt des actions terrestres et de l'ensemble des opérations d'une manière générale. La décision du Conseil de sécurité ne nous donne plus tellement de marge de manœuvre.» Ce dernier a ajouté que son armée a atteint ses objectifs. L'offensive «nous a permis d'atteindre des objectifs dont personne n'aurait pu rêver il y a quinze jours». Concernant les coups portés au Hamas, «ils n'en ont pas encore conscience. Ils comprendront quand ils sortiront de leur cachette. La décision du Conseil de sécurité ne nous a pas lié les mains», a ajouté M. Vilnaï, selon les propos transmis par plusieurs agences de presse. L'affirmation est contredite par le chef du bureau politique du Hamas, Khaled Mechaal, qui a récusé la réussite des opérations israéliennes. «Je peux dire en toute confiance que, sur le plan militaire, l'ennemi a complètement échoué, il n'a atteint aucun de ses objectifs», a-t-il déclaré samedi soir à partir de Damas. «L'ennemi a échoué en commettant un véritable holocauste sur le sol de Ghaza», a-t-il encore asséné. Face à cette guerre de communication, que le Hamas semble gagner pour le moment, les populations palestiniennes de Ghaza continuent à souffrir le martyre. A. B.