Après une attente qui aura duré longtemps, la Fédération nationale des boulangers a désormais son président. Il s'agit de M. Khallafat, lequel a été élu hier, à l'unanimité, à l'issue du 1er congrès de la Fédération nationale des boulangers. Le nouveau responsable de cette instance s'engage à mettre en place un bureau représentant les boulangers dans les 48 wilayas du pays. En outre, il compte faire tout ce qui est en son pouvoir pour éradiquer le phénomène de la vente du pain sur les trottoirs ainsi que celui des boulangers activant dans l'informel. 30 wilayas ont pris part aux travaux de cette rencontre qu'a abritée l'hôtel Essafir. Lors de son intervention, M. Salah Souilah, SG de l'Union nationale des commerçants et des artisans algériens (UGCAA), est revenu sur le caractère sensible de toute discussion portant sur le pain, son prix et les conditions de travail dans lesquelles exercent les boulangers. «Le prix de la pomme de terre a atteint 100 dinars [pendant le Ramadhan de 2006] et presque personne n'a réagi. Mais dès que le moindre centime est ajouté à la baguette de pain, c'est le branle-bas de combat. C'est semblable à un tsunami qui souffle sur le front social. C'est dire le caractère sensible du pain», soulignera l'orateur. S'agissant des matières premières entrant dans la préparation du pain, le conférencier exhortera les pouvoirs publics à soutenir ces dernières. «Partant du postulat selon lequel de nombreux pans de la société se débattent dans d'inextricables difficultés quotidiennes, nous n'appelons pas à l'augmentation du prix de la baguette de pain mais au soutien des prix des matières premières», tiendra-t-il à souligner, non sans mettre en exergue le fait que la récente crise financière n'a touché que partiellement l'Algérie «sinon les choses auraient atteint [pour les classes les plus défavorisées] une tout autre tournure.» Lors de son intervention, M. Yahiaoui, directeur général de la régulation et de l'organisation des activités au niveau du ministère du Commerce, est revenu sur les efforts déployés par l'Etat en vue de soulager le citoyen des charges auxquelles il fait face quotidiennement. «60 milliards de dinars ont été consacrés en 2008 au soutien de la farine, 80 milliards à la semoule, au moment où le lait a été soutenu à hauteur de 24 milliards de dinars», précisera-t-il. Au sujet des personnes qui s'adonnent à la vente de pain sur la voie publique, le représentant du ministère du Commerce accusera les boulangers dans la mesure où ce sont eux qui cèdent leurs pains aux revendeurs. Dans la foulée, il indiquera que les services de sécurité ainsi que les responsables d'APC se doivent de déployer davantage d'efforts pour enrayer ce phénomène. Lors des débats, certains boulangers parleront des difficultés dans lesquelles ils se débattent. Beaucoup parleront du travail au noir en vigueur dans ce créneau. «Beaucoup parlent de l'augmentation du prix de l'électricité, de la levure ainsi que de bien d'autres matières. J'estime que les problèmes inhérents à la CASNOS doivent aussi être posés. A titre d'exemple, mon père qui a cotisé pendant 30 ans s'est vu offrir une retraite de… 6 000 dinars ! C'est aussi ça l'autre face du métier de boulanger», conclura l'intervenant. B. L.