Revendication n Les boulangers demandent la subvention des matières premières. Devant la cherté de la matière première, les boulangers estiment que leur corporation doit être soutenue par les pouvoirs publics, car leur marge bénéficiaire ne cesse de diminuer, en compliquant ainsi davantage la situation des 14 000 producteurs de pain. «Nous ne demandons pas aux pouvoirs publics de revoir à la hausse le prix de la baguette. Nous voulons que l'Etat subventionne la matière première et supprime les impôts des boulangers pour leur faciliter la tâche», a affirmé, hier, Youssef Kalafat, président de la Fédération nationale des boulangers lors d'une conférence de presse. D'après M. Kalafat, les prix des ingrédients, servant à la production de cet aliment de base (le pain), ont pratiquement doublé, rendant ainsi les frais de production trop élevés. D'ailleurs, un nombre important de propriétaires de boulangeries ont été contraints à baisser rideau, rappelle-t-il. Chiffres à l'appui, le représentant des boulangers a tenu à décrire cette situation et ce, en remontant l'historique des prix des matières premières (la farine, la levure, l'améliorant…), depuis 1996, qui ont, d'après lui, atteint un pic, alors que ceux du pain n'ont subi aucun changement depuis la même année. Il s'agit, entres autres, de la farine cédée à 750 DA le quintal en 1996 alors qu'actuellement, il se vend à 1 000 DA. Idem pour la levure qui est passée de 150 à 300 DA pour un paquet de 500 g. S'ajoutent à cela les coupures fréquentes d'électricité qui font subir des pertes insurmontables aux boulangers, dira encore leur représentant en précisant qu'une simple coupure d'une heure seulement engendre une perte de 7 500 DA. Certes, Sonelgaz a créé, rappelle-t-il, l'agence assurance alliance pour assurer ce genre d'incidents, mais l'indemnisation qui se fait sous forme d'un payement échelonné n'arrange guère les affaires des boulangers. «La fédération a demandé à Sonelgaz de fournir aux boulangers des groupes électrogènes pour mieux gérer la situation», affirme-t-il. Par ailleurs, le porte-parole des boulangers s'est étonné de l'attitude des pouvoirs publics qui ont pris la mesure de supprimer les impôts aux artisans en excluant la corporation des boulangers et ce, malgré le fait que les boulangers font partie du secteur de l'artisanat et possèdent la carte d'artisan. «On a adressé une lettre à notre tutelle et nous attendons la réponse pour discuter de cela avec le ministre de la PME/ PMI et de l'Artisanat», dira-t-il à ce sujet. Enfin, le conférencier a saisi cette occasion pour lancer un appel à l'ensemble des boulangers à participer à la Coupe du monde des boulangers qui se tiendra au Maroc du 6 au 10 mars prochain. M. Kalafat invite les boulangers algériens à prendre part au concours national des boulangers qui se tiendra le 10 avril au Palais des expositions.