Synthèse de Hassan Gherab Si le moteur de la croissance et la relance de la production nationale dépendent, à moyen terme, essentiellement de l'industrie, cela ne veut aucunement dire que «des secteurs comme l'agriculture, le tourisme ou la pêche sont négligés. Il faut qu'on y travaille […] mais il se trouve que dans le secteur de l'industrie l'Algérie a accumulé un savoir-faire», a estimé le ministre de l'Industrie et de la Promotion des investissements, Hamid Temmar, hier à Alger, lors de la célébration de la journée nationale de normalisation. Le ministre a toutefois déploré le fait que l'industrie ne contribue qu'à 5 ou 6% dans le produit intérieur brut (PIB), et ce, en dépit de l'«avantage comparatif formidable» dont jouit l'Algérie. Affirmant qu'un des éléments majeurs de la stratégie du gouvernement pour la relance de l'industrie est l'amélioration de la qualité, le ministre rappellera les efforts déployés par l'Etat pour garantir une production nationale conforme aux normes requises, donc plus compétitive et concurrentielle, et ce, à travers notamment le renforcement du cadre juridique de ce secteur. A cet effet, trois décrets ont été modifiés pour accorder plus d'efficacité aux organismes de normalisation existants, à l'instar de l'Institut algérien de normalisation (IANOR) et à ceux créés en appoint comme le Conseil national de normalisation (CNN). Le ministre a également relevé la décision d'écourter les délais de délivrance des marques de six mois à une semaine. Le nombre de certificats accordés sur les marques a d'ailleurs connu une «nette augmentation» puisqu'il est passé de 450 marques en 2007 à 878 en 2008. Par ailleurs, 166 modèles industriels ont été accordés en 2008 contre 5 en 2S007 alors que le renouvellement des marques est passé de 18 en 2007 à 346 en 2008. A ce propos, M. Temmar a affirmé que le programme d'aide de l'Etat à la certification de management et à la qualité de l'environnement destiné aux entreprises nationales se poursuit «normalement». Mais pour atteindre les objectifs escomptés, le ministre plaidera pour un système national de qualité «plus rigoureux» et pour la création et la généralisation d'organismes d'accréditation à travers le territoire national. Aussi appellera-t-il à accélérer la réalisation du laboratoire national de métrologie et la création de 15 antennes à travers le pays. Trois projets pour la réalisation de laboratoires spécialisés en qualité et normalisation à Alger, à Constantine et à Ouargla en sont encore au stade de l'appel d'offres. «Le gouvernement a mis en place des outils pour plus de compétitivité et c'est aux entreprises de réagir», dira le ministre. Concernant l'impact de la crise économique mondiale sur la production nationale, M. Temmar a estimé que la «dépression internationale est très importante et [que] l'ensemble des pays vivent une décroissance économique et nous devons profiter de cette situation […]. Il faut que nous soyons prêts à élargir notre marché national en donnant la capacité à nos entreprises pour y être plus compétitives face à l'importation».