Il arrive que des événements ne peuvent trouver d'explication cartésienne ponctuelle, quelle que soit la volonté des gens qui chercheraient, non sans honnêteté, à donner un argumentaire tenant la route face à une manifestation de la nature parfois d'une ampleur phénoménale et à un moment où nul ne l'aurait imaginé. Ce qui est arrivé à Ghardaïa, il y a quelques mois seulement, entre dans ce registre et est venu en rajouter aux difficultés éparses et somme toute ordinaires pour un pays qui n'arrête plus de se construire pour moult raisons. D'abord pour une question de développement national, ensuite pour réparer les dommages incommensurables de l'hydre terroriste et ensuite parce qu'il s'agit de relever de grands défis dans le but de donner un cadre de vie idoine aux citoyens. L'Etat a, de tout temps, affirmé sa disponibilité sur ce plan précis et ce qui n'est pas évident dans d'autres pays ou ne l'est pas aussi implicitement est littéralement un élément intégré de la gouvernance algérienne. Au lendemain du drame vécu par les habitants de Ghardaïa, nombreux sont ceux qui, par réflexe pavlovien mais également par mimétisme, ont procédé à une levée de boucliers, mettant en cause l'irresponsabilité des pouvoirs publics pour avoir érigé ou laisser ériger des constructions sur des lits d'oued et/ou de parcours de cours d'eau naturels. Des reproches que le chef du gouvernement, intervenant au Parlement et en réponse aux questions des députés, n'a pas esquivés, mais il a toutefois tenu à rappeler que souvent «le chemin de l'enfer est pavé de bonnes intentions». L'Etat, à l'époque, parant à l'urgence et devant effectivement répondre à une forte demande de logements notamment sociaux, ne pouvait que mettre en place une politique de résorption de crise d'habitat et soutenir des mesures, sinon assouplir les procédures d'accès aux matériaux favorisant l'auto-construction. Une politique qui ne pouvait que régler, d'une part, le problème et fournir toutes les solutions imaginables à un droit légitime, celui que peut être un droit consacré par la Constitution… celui du logement. Comme il peut donc être constaté et dans tous les cas de figure, jamais l'Etat algérien ne s'est soustrait à ses obligations à l'endroit de ses citoyens. Mieux, ses gouvernements, les instruments d'exécution de ces gouvernements ont, en général, plus pesé socialement parfois à la limite du dispendieux pour garantir un tant soit peu le bien-être des populations où qu'elles se trouvent. Et, jusqu'à ce jour, la preuve en est apportée régulièrement. La visite du président de la République qui devrait se rendre sur au moins cinq sites de relogement ne fait que confirmer le très grand intérêt accordé par le premier magistrat à Ghardaïa. L'Etat n'a pas lésiné sur les moyens et a consenti d'énormes efforts financiers, l'apport inconditionnel de compétences humaines pour réparer les dommages causés par un caprice de la nature. Il semble par voie de conséquence que le chef de l'Etat tient tout de même à confirmer la traçabilité de la manne en constatant de visu que les habitants de Ghardaïa sont réellement pris en charge. Car, si ce qui s'est passé est sans doute imputable aux aléas naturels, il n'en demeure pas moins que l'homme, à tous les niveaux, par son laxisme y a sa part de responsabilité. A. L.