C'est une véritable leçon de football à laquelle a eu droit l'USMA, dimanche soir, dans son antre face aux Egyptiens d'Al Ismaïli qui ne se contenteront pas de jouer pour se qualifier seulement. Après avoir été battus, les Rouge et Noir disparaissent de l'épreuve. Tout comme l'USM Annaba, pourtant auteur d'un bon match nul en Syrie, qui a cédé face au club syrien. L'USM Annaba a été éliminée à l'issue des tirs aux buts (4 à 2) au stade olympique du 19 Mai 1956 par son homologue syrienne de l'Ittihad d'Alep en match retour. Dans l'autre compétition, la coupe de l'UNAF, la JSK a été sortie par la formation marocaine des FAR de Rabat. Morale de cette soirée : hormis l'ES Sétif, double champion arabe, les clubs algériens ne brillent plus dans les compétitions internationales. Un sur trois. C'est le cruel bilan des matches retours de ces huitièmes de finale de la Ligue arabe des champions. Seul l'Aigle noir a réussi à se qualifier pour le tour suivant. Les coupes régionales et continentales étant un bon moyen d'évaluer le niveau d'un championnat, un triste constat se dessine : l'Algérie est loin derrière les autres nations africaines, avec aucun club qualifié pour les quarts de finale de la Ligue arabe des champions et seulement un club présent en finale de la coupe de l'UNAF. Dès lors, une question s'impose : D'où vient cette malédiction qui frappe les clubs algériens ? Car, chaque année, l'histoire se répète. L'année dernière, par exemple, l'USM Alger et le MC Oran sont sortis, comme aujourd'hui, dès les 16es et les huitièmes de finale. Alors que l'ES Sétif est parvenue jusqu'en finale, où elle a battu le WA Casablanca à Blida et remporté son second titre. Les adversaires des Algériens étaient loin d'être des cadors africains ou arabes. Les championnats koweïtiens et marocains sont loin d'être des plus relevés. Alors, à qui la faute : aux mêmes présidents qui restent scotchés à leur trône, aux dirigeants incapables de recruter des joueurs valables, aux joueurs qui considèrent ces compétitions bien inférieures à la prestigieuse (et lucrative) Ligue africaine des champions ? Quoi qu'il en soit, les clubs algériens ont perdu bien davantage que de simples matches hier soir : l'estime et le respect de leurs fans et des amoureux du bon football. L'USM Alger : la grande déception La surprise de la soirée. Le club de la capitale, un des porte- drapeaux du football national, a sombré dans le ridicule, en s'inclinant à domicile face à la formation égyptienne d'El Ismaïly qui l'a humilié devant ses nombreux supporters. L'équipe algérienne s'est fait surprendre dès la 43e par Mostapha Karim, Abdallah Saïd fait le reste à la 45'+3, 87', 90'+1. Par la suite, l'attaque algéroise a tout tenté. En vain. L'année dernière, à la même époque, le club de la capitale était éliminé en 8es de finale par la formation syrienne et égyptienne Al Talea de Syrie et Talae Al Djeïch. Au fil des ans, l'USM Alger régresse, presque inéluctablement. L'élimination prématurée entraîne des conséquences fâcheuses, car l'équipe fêtait, hier soir, la nouvelle année de l'hégire par une défaite. Un bien triste anniversaire. Mais, surtout, Saïd Allik, président de l'USM Alger, comptait «passer deux ou trois tours en ligue arabe», histoire de renflouer les caisses. Une sortie précoce tombant, donc, très mal pour les Algériens qui pourront toujours essayer de se racheter en championnat. Une bien piètre consolation au vu des ambitions affichées par le club en début de saison. Au club, la crise se rapproche également. La défaite essuyée au match aller (3-1) a rendu timorés les représentants algériens. Incapable d'arracher un résultat positif sur ses terres, l'équipe d'Oscar Fullone l'Argentin a pêché par imprécision. Comme l'année dernière, le club de la capitale est sorti au troisième tour. Là encore, l'élimination prématurée aura des conséquences : l'entraîneur des Brelons a peut-être perdu son joker dans ce match, car, on le sait déjà, Amar Ammour a juré de ne plus revenir au club. Comme on pouvait l'imaginer, l'ambiance dans le vestiaire usmiste était morose, mais personne ne s'attendait à la sortie de Ammar Ammour. Le meneur de jeu de l'USMA se serait adressé à ses coéquipiers et aux dirigeants pour leur dire qu'ils ne pouvaient compter sur lui et que c'était là son dernier match avec l'USMA. Ammour n'a pas omis de présenter des excuses à tout le monde s'il avait blessé quelqu'un durant son long passage au club avant de prendre congé à l'étonnement de tous. Au vu de cette journée catastrophique, une chose demeure à peu près certaine : les clubs algériens ne sont plus au niveau. Beaucoup de progrès reste à accomplir s'ils souhaitent, un jour, briller à nouveau sur la scène régionale et continentale. Ce n'est malheureusement pas pour demain. M. G.