Travailler est, sans doute, le plus beau verbe au monde. Sans distinction aucune, toutes les doctrines, toutes les idéologies et toutes les religions insistent sur le travail bien exécuté pour profiter aux hommes et à la nature. Une personne qui s'acquitte pleinement de sa tâche s'affranchit de toutes les pesanteurs et tend constamment vers son propre accomplissement, aussi bien moral que physique. Le bonheur, le bien-être, la liberté, l'indépendance et la sécurité sont autant d'impératifs humains qui en découlent directement. C'est une valeur fondamentale, universellement admise et indispensable aussi bien à l'individu qu'au groupe. Un peuple qui avance est nécessairement besogneux. Un Etat qui se développe accorde naturellement l'importance qu'il faut au travail vrai et aux travailleurs véritables. L'innovation, la modernisation et la création sont aussi des produits dérivés du travail. Sans effort, aucune richesse n'est possible. Le président de la République ne cesse, depuis son élection en 1999, de promouvoir cette valeur en insistant sur la création des richesses et des emplois. Il estime, à juste titre, que l'économie algérienne dépend trop des recettes pétrolières et incite –par conséquent- l'ensemble des acteurs à œuvrer dans le sens de mettre en place des secteurs de substitution afin de se soustraire à cette tragique sujétion. Le tourisme, l'agriculture, l'industrie, les services, la formation et la recherche sont autant de créneaux potentiellement rentables. L'Algérie dispose aujourd'hui de tous les moyens nécessaires pour améliorer ses performances dans ces domaines-là. Une économie diversifiée est, par principe, une économie forte. Au cours de sa récente visite dans la wilaya de Ghardaïa, Abdelaziz Bouteflika a franchement exhorté les Algériens, quel que soit leur rang dans la hiérarchie sociale, à retrousser les manches pour développer leur pays et garantir l'avenir des générations futures. «Quand c'était l'opulence, l'Etat se permettait des largesses. Maintenant, il faut être vigilant pour faire face à la crise économique mondiale», a-t-il martelé en guise de mise en garde. Cette petite phrase, pleine de bon sens et d'optimisme, a pourtant effrayé plus d'un. On a vite conclu que rien ne va désormais et que de gros ennuis arrivent. Cela veut simplement dire qu'il va falloir suer un peu plus, réfléchir un plus profondément et dépenser juste pour se mettre à l'abri des ennuis qu'on risque de rencontrer si on continue à manger et à boire du pétrole brut. Autrement, l'Etat maintient tous ses investissements dans les infrastructures de base et compte lancer d'autres plans de développement pour le quinquennat 2009-2014. «Nous devons, désormais, apprendre à être plus productifs et à nous montrer moins dépensiers, notamment en ce qui concerne les domaines de moindre importance, ou non générateurs d'emplois et de richesses, comme on le dit dans le jargon économique», explique le ministre de l'Intérieur, Yazid Zerhouni, qui accompagnait le Président lors de cette visite dans le Mzab. Implicitement, la priorité est accordée à ceux qui investissent dans la production et non aux importations à tout va. C'est une option stratégique de la politique publique en la matière. Travailler plus et mieux devrait être un credo commun aux responsables de l'Etat, aux entrepreneurs publics et privés ainsi qu'aux représentants des travailleurs. C'est la seule voie salutaire qui mène vers le développement et le progrès pour tous. Cette crise mondiale peut, dans ce sens aussi, être salutaire pour l'Algérie. K. A.