L'Algérie se modernise de plus en plus, en attestent les projets grandioses qui sont en train d'être implantés un peu partout à travers l'ensemble du territoire national. Ces grands ensembles, au-delà de leur aspect esthétique très attrayant, sont une aubaine pour le développement économique national, qui, jusque-là souffrait d'un déficit en infrastructures. Sans doute que l'un de ces plus grands projets reste celui d'Alger Medina, en plein cœur de la capitale. Lancé par la société Dahli, spécialisée dans l'hôtellerie, les loisirs et l'immobilier, ce grand projet est situé sur la baie d'Alger, dans un périmètre de 75 hectares, acquis en 2002 sous forme d'une concession vente. Cette entreprise, initiatrice du projet, a lancé un emprunt obligataire grand public pour un montant de 8,3 milliards de dinars. Cette émission obligataire, qui sera cotée à la Bourse d'Alger, est destinée à financer la moitié du projet, et comprend 830 000 obligations d'une valeur nominale de 10 000 DA chacune, pour une maturité de 7 ans. Alger Medina, un méga projet Cet emprunt, faut-il le noter, est adossé à des garanties sous forme d'hypothèques sur les actifs de la société Dahli. C'est-à-dire que l'hypothèque se fait sur les bâtiments de l'hôtel Hilton et de la tour Algeria Business Center pour une valeur globale figurant au bilan du 31 décembre 2007 de 23 580 690 000 DA. Cette garantie, explique M. Rahim Abdelouahab, P-DG de Dahlia, «est trois fois supérieure au montant de l'emprunt obligataire». C'est dire toute la volonté de cet homme d'affaires de concrétiser ce projet, qui sera un autre nouveau lieu de détente pour les familles algéroises, au même titre que le Parc Dounia des Grands Vents. Alger Medina se décline en trois thèmes. Le premier est dédié à l'hôtellerie d'affaires, d'une capacité de 2 000 lits, dont bon nombre seront pourvus par les 168 appartements. Le deuxième thème est dédié aux services. Cette partie du projet est appelée City Center. Elle renferme trois tours de bureaux appelées «bâtiments intelligents» d'une superficie de près de 100 000 m2 dont la tour d'Algeria Business Center, déjà opérationnelle depuis 2005, et dont «le taux d'occupation est de 100%» comme nous l'avait affirmé M. Rahim, à l'occasion de la visite guidée du projet. Les autres tours, dont les travaux sont à 40% de réalisation, connaissent une réservation de 50% déjà, toujours selon M. Rahim. L'une est baptisée New York (60 bureaux) et l'autre Tokyo. Ce choix de ces appellations n'est pas fortuit car «il symbolise le mouvement économique de la planète», a indiqué le numéro un de la SPA Dahli. 11 000 postes d'emploi d'ici la fin du projet Le troisième thème est commercial, ludique et de loisirs, d'une capacité d'accueil de 30 000 visiteurs/jour. Cette partie du projet comporte un centre commercial «Ardis» sur 34 000 m2 de surface, des magasins et des restaurants. Elle comprend aussi un parc aquatique qui portera le nom de Baba Aroudj, figure de l'histoire algérienne de l'époque ottomane. Cet espace de loisirs pourra accueillir 5 000 personnes quotidiennement dans ses deux parties, couverte et découverte. A cela s'ajoute la Marina Baie d'Alger avec un port de plaisance d'une capacité de 604 places. M. Rahim dira que cette marina «s'impose comme une porte ouverte sur la Méditerranée, consacrant de fait la présence de l'Algérie dans le tourisme maritime». Elle constituera, selon lui, «un pôle d'attraction pour les plaisanciers qui ont du mal à trouver des ports d'attache au sud de la Méditerranée et une destination pour les bateaux de croisière». Cet espace comprendra un long boulevard front de mer où les visiteurs pourront allier promenade, détente, achats et autres. Une fois achevée, la Medina offrira près de 11 000 postes d'emploi pour sa gestion et accueillera plus de 100 000 personnes par jour. Faut-il signaler que ce grand projet a nécessité beaucoup d'efforts pour dégager le site et dépolluer la terre. «Ce sont pas moins de 1 million de m3 de gravats qui ont été déplacés vers la décharge publique», explique le P-DG de Dahli. C'est dire que le site était à l'abandon total, et que ce projet va lui donner un autre aspect, plus gai et attrayant. Les grands projets en Algérie, plus particulièrement à Alger, sont très nombreux et variés et vont du secteur du tourisme à celui du commerce en passant par les affaires. Bab Ezzouar et Oran se transforment Le quartier des affaires de Bab Ezzouar est justement un de ces projets grandioses de la capitale. Le président de la République, rappelons-le, avait posé la première pierre en 2006. La caractéristique de ce quartier est qu'il va regrouper un ensemble de sièges de grandes sociétés nationales et étrangères exerçant sur le sol algérien, à l'exemple de Mobilis, Aigle Azur, Air Algérie, Algérie Poste, BNP Paribas, etc. Ce grand ensemble, dont les travaux sont déjà en cours, englobera un centre commercial, qui devrait ouvrir ses portes dans une année et accueillera, entre autres, un hypermarché de l'enseigne UNO et un cinéma multiplex avec huit salles. Sans compter des restaurants et des espaces dédiés aux loisirs. Un parking de 850 places sera aussi réservé à ce projet. Un hôtel, des tours de bureaux et bien d'autres projets seront également regroupés sur ce site, d'une superficie totale de 70 ha. Des milliers de visiteurs sont attendus chaque jour dans cet espace qui alliera commerce et affaires. D'Alger à Oran, un autre grand projet immobilier sera construit en bord de mer. C'est la Cité de la mer. Ce mégaprojet comprendra pas moins de 2 391 logements haut standing. Erigé sur une superficie globale de 11,5 hectares, et longeant la frange maritime Est d'Oran, cet ensemble est initié par le Groupe saoudien SNASCO pour une enveloppe financière de 400 millions d'euros. Les meilleures solutions technologiques au monde y seront intégrées. Quatre îlots résidentiels de grande hauteur constitueront ce projet, en plus d'un centre d'affaires, de plusieurs espaces verts, d'une vaste zone piétonnière et de parkings. «Le style architectural arabo-mauresque sera respecté dans ce projet», s'est engagé le Groupe sud-coréen Kunwon, auquel a été confiée la conception du projet. L'environnement du site sera également protégé. Cette Cité de la mer sera achevée et livrée dans sa totalité dans un délai d'environ quatre années. Tous ces projets, en plus de ceux de la baie d'Alger confiés aux Emiratis, seront à même d'insuffler une nouvelle dynamique à l'économie algérienne, qui est en train de croître de jour en jour, et d'attirer de plus en plus d'investisseurs, notamment étrangers en quête d'espaces, de sièges, ou encore de bureaux répondant aux standards internationaux à même d'abriter leurs filiales ou leurs représentations commerciales, comme cela se fait dans les capitales modernes. B. A.