«On a souvent dit que la République, c'est beaucoup d'histoires, un peu de doctrines, mais avant tout une façon d'être (...), un désir de vivre ensemble. La citoyenneté est plus qu'un savoir-vivre, c'est une conquête». Le gouvernement s'apprête à fêter dans l'indifférence la plus totale du peuple, le 43e anniversaire du 5-Juillet 1962, le jour d'une tentative de libération d'une colonisation abjecte que l'Assemblée nationale française a remercié par la loi du 23 février 2005. Pour aller vite à l'essentiel et pour décrire en quelques phrases les 2800 jours de combat de sang et de larmes qui ont abouti à arracher l'indépendance l'un des colonialismes les plus abjects, je fais mien cette phrase de Jean Daniel qui parle de l'état d'esprit de l'indigène à la veille du déclenchement de la révolution. Ecoutons-le: «Lorsqu'on voit ce que l'occupation allemande a fait comme ravage dans l'esprit français, on peut deviner ce que l'occupation française a pu faire en cent trente ans en Algérie».(1). Comment définit-on l'indépendance? Si l'on croit la définition du «Larousse»: «l'indépendance est la situation d'une personne ou d'une collectivité qui n'est pas soumise à une autre autorité». Sommes-nous réellement indépendants? S'il est un fait que le gouvernement semble manquer d'imagination en mettant un scénario de «fil de l'eau», ce que l'on présente comme les élus - ce terme a une dimension biblique-appartenant à différents partis censés représenter le peuple, font preuve d'un silence assourdissant, frappés eux aussi vraisemblablement par un manque d'imagination. Même le FLN, mythique icône, qui appartient à toutes les Algériennes et les Algériens pour qui l'indépendance de l'Algérie est consubstantielle de ce parti et de son parcours pendant la glorieuse révolution de Novembre et qui a pu résister pendant plus de 50 ans avec ses bonnes et mauvaises choses avec ses militants sincères et ses satrapes, semble en panne d'imagination. A l'instar des grands partis de l'Est ou de l'Ouest, le vieux parti du FLN est condamné à disparaître ou à se moderniser, à avoir réellement un nouveau projet de société suffisamment attrayant capable, à l'instar des fondateurs de ce parti, d'être une alternative de sortie pour le pays. Il doit faire sa mue en misant sur la jeunesse pour faire émerger une nouvelle légitimité : celle du mérite, de l'effort et de la compétence. Le XXe siècle s'est, comme on le sait, clôturé sur de grandes interrogations. Ce qui est sûr, c'est que le monde est devenu dangereusement unipolaire. Le monde est devenu plus incertain que jamais et à juste titre, la mondialisation et le néolibéralisme peuvent être tenus pour responsable de cette débâcle planétaire. Partout dans le monde, on constate une fragilité du présent et une incertitude du lendemain. Le monde vit au rythme de la terreur et non pas à celui de l'apaisement. En Occident, espace repu et qui a bâti son développement sur les Sud épuisés et incapables de suivre le mouvement de la science et de la technologie. Il fut une époque où la population d'un pays était en principe son plus sûr garant contre les agressions extérieures. Ceci n'est plus vrai, la sécurité d'une nation ne dépend plus du nombre mais de la maîtrise de la technologie. Le salut est de plus en plus dans le qualitatif et non dans le quantitatif. L'exemple d'Israël, petit peuple de 6 millions de personnes, peut pulvériser par sa haute technologie plusieurs fois tout le monde arabe. Les défis de la modernité De plus, la notion de frontière est plus labile que jamais. Avec l'explosion des satellites espions, l'adversaire, qui peut être conjoncturellement notre ami, il lit dans notre territoire comme dans un livre ouvert. D'autre part, avec la mondialisation, la notion de drapeau a moins de sens, on ne défend de moins en moins des frontières, on défend des marchés. A la diplomatie des «des cocktails» et du politiquement correct, on substitue, comme l'a si bien martelé notre ministre des Affaires étrangères, celle des «networks» (les réseaux); les diplomates doivent être comme des 4x4, (véhicules tout terrain) capables de parler du «Brent», du «Dow Jones» de la bulle économique, ou des OGM. On l'aura compris notre, diplomatie est pour le moment, à des années, lumière de cette vision. Dans ce monde de plus en plus crisique, il vient que l'individu éprouve le besoin d'un retour à des «valeurs sûres» qui lui font retrouver une identité religieuse que la modernité avait réduite. Il est courant d'admettre que les millénarismes ont pour ambition de créer l'homme nouveau capable de répondre aux défis de son époque. De plus, en Occident, et mëme graduellement chez nous, l'individu est devenu un SDF de la religion. La fameuse «perte de repères chez les jeunes», induite par la précarité de la vie temporelle et spirituelle, n'a alors rien d'étonnant. De plus, Nous vivons une époque où le plaisir est devenu une priorité, où les carrières autrefois toutes tracées se brisent sur l'écueil de la précarité, la vie à deux ressemble de plus en plus à un Contrat à durée déterminée (CDD). Dans ce nouveau monde de plus en plus volatil, il est illusoire, alors, de croire que quelques leçons de morale à «l'ancienne» même dans les pays où la tradition et la religion tentent encore de maintenir la structure sociale, pourraient suffire à enrayer les dommages. Dans cet univers de plus en plus changeant, la morale ne marche plus, car la morale doit être faite «au nom de». Or, justement, on ne sait plus au nom de qui ou de quoi leur parler.(2). Le développement de l'individualisme, la diminution du rôle de l'Etat, la prééminence progressive de la marchandise sur toute autre considération, le règne de l'argent, la massification des modes de vie allant de pair avec l'individualisation et l'exhibition des paraître, l'importante place prise par des technologies très puissantes et souvent incontrôlées, comme l'Internet et ses sites chauds, sont en définitive, autant d'éléments qui contribuent à l'errance de l'individu -sujet qui devient, de ce fait, une proie et partant une victime du néolibéralisme.(3). Dans ces conditions, il n'est pas étonnant de voir comment la détresse des jeunes est exploitée par des sectes évangéliques, sous l'oeil apparemment indifférent des pouvoirs publics. Si la liberté de culte est garantie par l'Etat, il ne faut pas perturber des certitudes ou des vocations religieuses en les indexant comme des valeurs marchandes. La liberté du renard dans le poulailler est porteuse de tous les dangers. «Je me convertis a la religion du plus offrant», de celui qui me noie de dollars ou me permet de sortir du pays en me permettant de disposer d'une façon ou d'une autre d'un sésame, le fameux visa qui est beaucoup plus parlant pour le jeune que tous les discours «langue de bois» et les certitudes d'un autre âge. Une dynamique profonde est en train de structurer le corps social algérien. Pendant ce temps, le gouvernement plane sans imagination en tentant d'appliquer des schémas élimés, qui, naturellement, n'ont pas de prise sur le corps social algérien Que veut dire être indépendant? La notion d'indépendance est de plus en plus relative, d'autant que les rares Harraguas émigré(e)s indésirables, préfèrent le joug des nouvelles formes d'esclavage en Europe, que le sort qu'ils avaient au pays. On peut considérer que l'indépendance est devenue une vue de l'esprit. Avons-nous jamais été indépendants? Il est vrai que l'indépendance territoriale a été arrachée dans le sang et la douleur. Notre imaginaire n'a jamais été libre, d'une façon ou d'une autre nous sommes plus dépendants que jamais. Ce qui explique cette errance identitaire Depuis quarante ans, nous n'avons pas su garder notre indépendance. Notre adversaire n'est plus visible, il nous commande à distance. De plus, nous avons la haine de soi dont parle si bien Albert Memmi dans le Portrait du colonisé, nous l'avons de nous-mêmes au point de dévaloriser tout ce qui est national. Nous n'avons pas pu faire émerger une jeunesse instruite, enracinée dans ses valeurs et hypnotisée par l'avenir en se battant pour donner un destin à leur pays. Pendant ce temps, on «mondialise» à qui mieux mieux, et tous ceux qui crient attention casse-cou sont marginalisés, car dépassés, ce sont des has been. Indépendamment d'un certain nombre de dossiers où il faut le reconnaître, des avancées significatives ont été réalisées, notamment en matière de code de la famille, et nous l'espérons de réforme de la justice. Quelque part, le gouvernement actuel manque d'imagination en ce qui concerne la prise en charge de la jeunesse. Ce n'est pas en faisant du mimétisme, en tâchant d'être de bons élèves en étant reconnaissants à l'Europe ou aux Américains quand ils nous donnent de bons points, que l'on sortira de la «gharka». Le développement ce n'est pas d'avoir un téléphone portable, opération que l'on présente comme une réussite: à ce train, bientôt chaque Algérien, bébé compris, aura son téléphone, est-ce pour autant que nous avons commencé à nous développer? Le développement c'est quand le pays mise sur l'école et l'université toute affaire cessante en prenant le risque pour le gouvernement d'être impopulaire, mais en faisant dans la pédagogie et explique à cette jeunesse en panne d'espérance qu'il y a un destin en Algérie. Tout sur l'école Le développement c'est quand on verra l'économie informelle, celle des conteneurs, faire place à la création de richesse, le jour où on verra les conteneurs faire le chemin inverse de l'actuel, c'est-à-dire sortir du pays pleins de produits réalisés par les Algériens, on comprendra que quelque chose a changé. Depuis toujours, on nous dit que l'Algérie est dépendante des hydrocarbures, pour sa loi de finances, que fait-on pour créer un climat favorable à la création de richesse in situ en comptant sur nos diplômé(e)s. Sait-on par exemple, que chaque année, près de 10.000 ingénieurs sortent des universités et écoles? Si seulement il y a avait un cap, c'est 10.000 idées de recherche conjointement avec l'industrie qui pourraient déboucher à au moins un millier de projets, ces fameuses startup qui pourraient, graduellement tarir l'économie du conteneur, la recherche c'est cela. Le développement, c'est cela. La jeunesse est devenue par la force des choses, indifférente à son pays. Par contre, dans son errance, elle ne demande qu'à croire et attend un projet pouvant constituer une alternative à la panne actuelle. Le moment est venu pour que l'Algérie renonce définitivement à ses ambivalences. Dans plusieurs articles et écrits, j'ai insisté particulièrement sur la nécessité de réhabiliter le travail, l'effort, le mérite des besogneux de l'Algérie profonde. A titre d'exemple, comment voulons-nous croire à une échelle de valeurs quand on dépense plus pour une équipe nationale qui ne s'arrête pas de perdre que pour un centre de recherche? Quand un entraîneur touche dix fois le salaire d'un professeur d'université, il y a quelque chose de déréglé. Quand un coureur ramasse en une course le salaire d'une vie d'un professeur, il y a quelque chose qui ne va pas. Il fut une époque qui semble à des années, lumière du présent ou c'était un honneur de porter les couleurs nationales. Mondialisation quand tu nous tiens tu détruis tout ce que tu touches.(4). Plus inquiétant encore pour le pays, la fuite des diplômés qui s'apparente à une véritable hémorragie. Les pays industrialisés mettent en oeuvre des stratégies diaboliques d'attraction des meilleurs diplômés (on parle de plus de 100.000 diplômés depuis le début des années 1990). Ainsi, après avoir rendu exsangue les PVD comme l'Algérie, en pillant leur matière première par un système des prix inique fixé à Londres, Paris ou New York, voilà que la convoitise jette son dévolu sur la matière grise constituée au prix de sacrifice par les PVD. Ce mal ronge insidieusement l'Algérie. A titre d'exemple, l'Europe nous demande de garder nos «immigrés bas de gamme» ou nous les renvoie dans des charters nocturnes, mais n'a naturellement pas l'intention de dédommager le pays formateur pour les diplômés «aspirés» pour quelques euros et surtout pour le fait qu'elle a de la considération pour les compétences.(5). Ces pays parlent ouvertement d'émigration sélective. C'est de bonne guerre, c'est à nous de savoir nous défendre. A titre d'exemple, quand la commissaire européenne est venue cette semaine pour donner des instructions, —c'est cela l'ingérence— quant à la manière d'appliquer l'accord avec l'Union européenne, enveloppée il est vrai, dans des phrases salamalecs, elle s'est contentée de donner un bon point. Naturellement pas un mot d'un dossier autrement plus important, de lui de l'hémorragie au profit de l' Europe de la «substantifique moelle» de l'Algérie. Le plus haut magistrat du pays est interpellé, laissera-t-il longtemps cette fine fleur du pays que constitue la jeunesse et notamment les diplômé(e)s se faner par manque de terreau favorable ou encore tenter de s'évader. Ces diplômé(e)s que l'on perd goutte à goutte ont coûté au pays des mille et des cents, ils iront grossir gratuitement les viviers scientifiques des pays européens ou américains. A La Valette, ce vendredi, les 5+5 tentent de réanimer un processus de Barcelone qui ne s'arrête pas de mourir. Le communiqué est naturellement muet sur la perte de la substance grise des 5 du Sud. Au contraire, on ne parle que d'injonctions aux pays du Sud de garder leurs émigré(e)s. Ainsi, après avoir spolié nos âmes, nos terres, nos matières premières, voire notre jeunesse qui a servi de chair à canon dans les guerres coloniales, le colonialisme nous revient sous les habits d'une mondialisation que l'on présente comme la solution à notre mal être. Cette nouvelle colonisation sans visage et à distance est autrement plus insidieuse. Le pire est que dans le pays, elle est présentée comme une fatalité. Ce n'est pas une fatalité, nous devons nous défendre pour y entrer d'une façon intelligente, en misant avant tout sur la jeunesse, matrice du peuple. L'avenir du pays n'est pas dans l'ouverture débridée, dans le mimétisme. Après 1988, comme on le sait, il y eut plusieurs médecins au chevet d'une Algérie moribonde, certains voulurent lui faire retrouver sa pureté originelle en s'arrimant à une métropole moyen-orientale au nom d'une «acabya mythique» à laquelle seuls les Algériens dans leur grande naïveté y croient. D'autres pensèrent que le salut viendrait de l'Occident et continuent à penser benoîtement qu'ils veulent notre bien. Après la décennie dite noire, ce fut la décennie rouge et depuis quelques années, l'ère des temps morts: l'Algérie semble être soustraite au mouvement technologique fiévreux qui touche les pays développés— les réels problèmes étant masqués par la rente pétrolière distribuée sans qu'elle ne crée de la richesse. Devant la multitude des défis qui attendent le pays, l'idéologie a de moins en moins de prise sur les événements planétaires. La jeunesse a besoin pour être convaincue d'une vision globale de société qui ne doit abdiquer aucune des composantes de sa personnalité. Il faut qu'on lui parle de ses repères identitaires, sans en faire un fonds de commerce. Il faut enfin et par-dessus tout lui parler vrai. En évitant la langue de bois. Vision nouvelle On pense, à tort, qu'en distribuant la rente aux fidèles d'entre les fidèles, et à défaut de régler les problèmes réels de ce pays, on pourrait assurer la paix sociale, le temps d'une mandature. On peut y arriver. Cependant, les problèmes du pays resteront entiers. Nous n'avons pas su prendre à temps les virages que l'évolution mondiale nous impose, nous sommes souvent en retard d'une décision ou souvent aussi, quand nous prenons une décision, elle est déjà dépassée et notre orgueil «mal placé» nous interdit de nous réarticuler, de nous redéployer dans un environnement qui a le tournis. Je suis persuadé que malgré l'imagination dont font preuve les départements ministériels, en charge du système éducatif, il y a nécessité d'imprimer une vision nouvelle qui place l'éducation, la science et la recherche au firmament de l'échelle de revalorisation sociale dans ses multiples dimensions pécuniaire, honorifique et stratégique. Que l'on ne s'y trompe pas, le pays est toujours en panne parce que son intelligence constituée par l'université et les gardiens du temple: les enseignants, sont soigneusement tenus à l'écart, par un gouvernement qui, il faut bien le dire, n'a pas cette vision généreuse vis-à-vis de celles et de ceux qui, au péril de leur vie, ont répondu présents, pendant les années rouges pour témoigner au quotidien que l'Algérie était debout. On s'aperçoit, en définitive, que la notion d'indépendance ou de souveraineté a de moins en moins de pertinence. Il faut, par contre, mobiliser le peuple algérien en lui proposant une perspective inscrite dans un mouvement d'ensemble qui est la vision d'avenir en termes de projet de société. Les «technocrates» dans le sens naturellement noble du terme, ne peuvent pas et ne doivent pas tirer des plans sur la comète quand le train de la société est a quai, voire en panne. Il faut savoir où l'on va! Peut-être devons-nous prendre le risque de devoir mettre tout à plat pour repartir du bon pied. Dans une vision globale celle d'un projet de société pour le XXIe siècle, il n'est pas utopique de convaincre l'Algérien et l'Algérienne, et notamment celles et ceux qui ont souffert dans leur chair, de la nécessité d'aller vers une deuxième république en tournant la page de la terreur. Il est naïf de croire que l'Occident nous aidera à nous émanciper. Il souhaite nous détacher de nos valeurs et de nos repères identitaires et religieux pour faire de nous des zombies tout justes bons à consommer, tant que nous avons des euros ou des dollars ou des yens. «Ce 42e anniversaire, écrivais-je en juillet 2004, est plus que jamais celui du changement de dépendance - Maintenant nous sommes plus que jamais dépendants des autres, du FMI, des Européens, des Américains. Nous sommes plus que jamais une chasse gardée pour un prédateur qui nous exploite à distance par ses multinationales interposées. Le mot indépendance appartient plus que jamais au passé». A la jeunesse, seule vraie rente de ce pays, et qui a perdu ses illusions, nous devons redonner l'espoir.(6). Ces phrases sont plus que jamais d'actualité. Oui à la mondialisation qui ne torpille pas l'avenir des futures générations. Non à la résignation au gaspillage inconsidéré de nos ressources. En effet, au-delà du souci de maximisation des revenus pétroliers, il faut bien reconnaître que le vrai défi pour le pays est celui de réussir la mutation de son économie, en améliorant progressivement ses performances et sa compétitivité. Dans le contexte économique actuel, ce n'est pas un surcroît de ressources financières qui est la réponse à nos problèmes, mais bien une utilisation plus efficiente des ressources déjà disponibles à travers des politiques publiques plus cohérentes, centrées sur une vision d'ensemble, le développement durable et la création de richesse. C'est cela, le croyons-nous, «Al Houkm Arrachid», la bonne gouvernance. Bonne fête au peuple algérien et à cette jeunesse, seule vraie richesse du pays et en qui survit la quête de la vérité. 1. Jean Daniel: Le temps qui reste. Editions Flammarion. Paris. 1972 2. Dany-Robert Dufour: Les désarrois de l'individu-sujet. Le Monde Diplomatique Février 2001. 3. Dany Robert-Dufour: Le Monde diplomatique Octobre 2003. 4. C.E.Chitour «Mazal L'espoir» Le Quotidien d'Oran 6 Juillet 2002. 5. C.E. Chitour : La nouvelle immigration entre errance et body shopping. Editions Enag. 2004. 6. C.E.Chitour. 1962: Un changement de dépendance. L'Expression du 6 juillet 2004.