Bernie Ecclestone, qui a obtenu mardi la fin de son procès pour corruption en versant 100 millions de dollars (74 millions d'euros) à la justice allemande, s'est dit, dans une interview publiée mercredi par le quotidien allemand Bild, «malheureux d'avoir à payer autant d'argent. C'est ainsi que se passent les choses maintenant en Allemagne. Mais ce serait encore plus malheureux de ne pas avoir cet argent». Le patron de la F1 était jugé pour avoir versé 44 millions de dollars (31,8 millions d'euros) de pots-de-vins présumés, en 2006 et 2007, au banquier allemand Gerhard Gribkowsky, qui travaillait pour la banque publique bavaroise Bayern LB, en vue de conclure la vente des droits de la F1 au fonds d'investissement CVC Capital Partners. Le tribunal de Munich a validé un accord entre les avocats de Bernie Ecclestone et le parquet qui a conduit à un abandon des charges moyennant le versement des 100 millions de dollars, conformément à un article du code de procédure pénale allemand. Dans une très large majorité, la presse allemande s'est montré critique à l'égard de cette solution. «L'argent contre la justice. Chers juges, votre mission est la recherche de la vérité. (...) Vous avez clos ce dossier et personne ne saura la vérité», a écrit Bild dans son éditorial. Le Süddeutsche Zeitung a, lui, estimé que cette affaire constituait «un sommet dans l'histoire récente de la commercialisation de la justice pénale».