Les justices allemande et autrichienne soupçonnent le constructeur aéronautique européen EADS d'avoir versé au moins 70 millions d'euros de pots-de-vin dans la vente d'avions de combat Eurofighter à l'Autriche, selon le Süddeutsche Zeitung d'hier, samedi. EADS aurait transféré cette somme sur le compte d'une société basée en Angleterre, qui aurait ensuite redistribué l'argent vers Malte, l'Île de Man, l'Autriche, le Liechtenstein et la Suisse, selon un schéma publié par le quotidien, qui ne cite pas de sources, mais qui a manifestement eu accès à des éléments de l'enquête. Mercredi, des perquisitions avaient été faites sur plusieurs sites d'EADS en Allemagne, mais aussi en Autriche et en Suisse. L'enquête des parquets de Munich et de Vienne se concentre sur 13 personnes, dont un ancien dirigeant haut placé au sein du groupe. Les autres suspects sont des cadres moyens d'EADS, des intermédiaires et des lobbyistes, ajoute le quotidien bavarois. Ce dernier indique également que Tom Enders, le patron d'EADS, a envoyé «cette semaine une lettre de deux pages» aux dirigeants du groupe, dans laquelle il martèle que violer la loi n'est en aucun cas «une option» pour obtenir des contrats et qu'EADS ne fera preuve d'«aucune tolérance (envers) des attitudes illégales ou immorales».