L'ASO, qui était aux prises samedi avec l'Etoile du Sahel pour le compte du deuxième tour aller de la Ligue des champions africaine L'ASO, qui était aux prises samedi avec l'Etoile du Sahel pour le compte du deuxième tour aller de la Ligue des champions africaine, s'en est bien tirée finalement autant dans la manière de jouer qu'au plan du résultat technique qui lui fait garder toutes ses chances de qualification. En effet, le but chélifien qui a été l'œuvre de Biyaga en première mi-temps peut venir mettre des bâtons dans les roues aux Tunisiens dans la manche retour prévue le 3 avril au vieux stade Boumezrag. Pari tenu pour Amrani qui avait misé sur une prestation à la mesure de l'événement. A charge pour le coach et ses protégés de nous offrir le plaisir de continuer l'aventure africaine en leur compagnie. La défense comme un roc La défense de l'ASO nous a donné à voir, malgré les deux buts encaissés, l'une de ses meilleures prestations de la saison. La muraille dressée par le coach Amrani avec la paire Zaoui-Cheklam dans l'axe flanquée juste derrière par Sellimi dans le rôle de deuxième stoppeur et des deux latéraux Gharbi et Sellama a annihilé avec un art peu commun la quasi-totalité des offensives adverses. Autant sur les duels que dans ses mouvements de repli, l'arrière-garde chélifienne aura fait montre d'une solidité à toute épreuve. D'ailleurs, les deux réalisations tunisiennes l'ont été sur balles arrêtées. Un milieu pas au point On ne peut pas dire que l'entrejeu chélifien, qui était bien en place certes, a excellé dans la récupération. Flanqué d'un quatrième homme en phase défensive, Messaoud en l'occurrence, ce compartiment, qui comptait ses trois titulaires habituels samedi dernier, Abbou, Zaouch et Sidibé, aura été à l'origine des deux balles tunisiennes qui ont fini dans les filets. Cela dit, l'engagement physique qu'a connu cette partie du terrain a tourné, arbitrage maison aidant, en faveur de l'équipe adverse. L'attaque fait le spectacle Le compartiment offensif de l'ASO a laissé partenaires et adversaires pleins d'admiration devant ses œuvres à l'approche des bois de Mathlouthi. Aidés des deux latéraux Sellama et Gharbi, Biyaga et Messaoud en ont fait voir de toutes les couleurs et à quelque registre technique où l'on se trouve aux défenseurs locaux. D'ailleurs, le but de toute beauté du Camerounais inscrit quelques minutes après le premier quart d'heure a refroidi bien des ardeurs aussi bien sur le terrain que dans les tribunes. Messaoud, lui, était à deux doigts d'égaliser à deux buts partout à la 78' après avoir embarqué pas moins de trois défenseurs avant de buter sur le gardien Mathlouthi qui, heureusement pour lui, a réussi le bon timing pour sortir à sa rencontre. I. S. Une égalisation pas si méritée que ça Le moins qu'on puisse dire sur l'égalisation de l'ESS intervenue en début de seconde période, c'est qu'elle n'aurait jamais dû être sifflée à ce moment-là par l'arbitre de la rencontre, M. Radjeb, qui pour être tatillon, ne s'en est pas moins distingué par un arbitrage franchement maison. Et pour cause, le directeur du jeu et son assesseur posté pas loin pouvaient bien voir que Sidibé n'avait absolument rien fait sur cette faute sifflée en faveur des Tunisiens à l'entrée de la surface de réparation. Ces derniers n'avaient plus qu'à compter sur l'art de Abdennour pour remettre les pendules à l'heure. «Ils l'ont ramené d'où cet arbitre ?» C'est la question que le banc chélifien a fini par se poser en voyant l'arbitre de cette rencontre se comporter d'une façon loin d'être impartiale. Au-delà l'action franchement litigieuse qui a ramené l'égalisation des locaux, Amrani et son staff n'ont pas compris ce revirement à 180 degrés du directeur de jeu dès l'entame de la seconde période. Il est vrai que les Tunisiens devaient revenir au score et que cet arbitre ramené d'on ne sait où pour paraphraser les techniciens de l'ASO n'a pas cessé de leur offrir des coups francs à tout-va et, sans demander la permission à quiconque, le plus près possible de la zone de vérité. Une autre balle arrêtée donne l'avantage aux Tunisiens et une autre a failli aggraver le score. Encore heureux qu'il n'y ait pas eu d'expulsion dans le camp de Chlef. Pour les cartons, il y a égalité parfaite Six cartons jaunes, trois dans chaque camp, ont été distribués par M. Radjeb dans cette rencontre. Côté chélifien, ce sont les deux défenseurs Sellimi, Sellama et le buteur Biyaga qui ont eu cet honneur. Biyaga - Perreira, deux méchants bienveillants Méchant Biyaga, méchant Perreira qui ont l'un avant l'autre donné l'avantage à leur équipe respective à des moments hyper chauds de cette partie. Le premier aux abords de la 20' sur un tir imparable décoché des 35 mètres qui a laissé tout le monde pantois, l'autre sur un coup franc magistral botté des 30 mètres dix minutes à peine après que son compère Abdennour a assuré l'égalisation sur le même type d'exercice. Deux hommes aux talents avérés, mais qui ne sont pas empêchés de se donner l'accolade en fin de match. Il est vrai que dans le haut niveau, la différence est difficile à faire entre un Camerounais et un Brésilien. L'ESS et la baraka des balles arrêtées On peut dire sans risque de chagriner certaines âmes que l'Etoile du Sahel, grand club africain devant l'Eternel, a dû son salut samedi face à l'ASO à deux balles arrêtées bien placées. Caracolant en tête de classement dans son championnat, cette équipe reste bien portée sur l'offensive avec des buts marqués à la pelle dont la plupart, pour ne pas dire trois fois sur quatre, sur des actions de jeu similaires. D'ailleurs, le buteur attitré de l'équipe n'est autre que Ameur El Jamal, défenseur de son état, avec neuf réalisations à son actif jusque-là, le plaçant droit dans la deuxième loge au classement des buteurs du championnat tunisien. Le poids du ballon en question Le gardien Benfissa, qui fait figure d'ancien dans l'équipe chélifienne avec sa longue expérience des terrains, n'a pas manqué de dire son étonnement en fin de match quant au poids, un peu trop léger, du ballon ou des ballons qu'on lui servait de derrière ses bois. Rohr prend Messaoud en aparté Sitôt les débats terminés pour le compte de cette première manche entre l'ASO et l'ESS, l'entraîneur de cette dernière s'est dirigé vers Messaoud pour lui dire toute son admiration après tout l'art qu'il a laissé apparaître sur le terrain. Plus loin dans la discussion, Gernot Rohr n'a pas manqué d'exprimer son étonnement en prenant connaissance que Messaoud n'était pas international, tout en lui demandant de ne pas perdre espoir et d'attendre son heure. Le coach de l'Etoile s'est dit d'autant plus convaincu d'un avenir plus radieux pour Messaoud que de toute sa carrière de technicien rarement il a vu des milieux de sa trempe. «Ton pays a intérêt à profiter vite de tes qualités», a-t-il ajouté à son adresse. Messaoud : «Les paroles de Rohr m'ont fait chaud au cœur» De son côté, Messaoud s'est déclaré ravi après les marques d'encouragement que lui a témoignées l'entraîneur allemand de l'Etoile du Sahel. «C'est un entraîneur dont la réputation est reconnue, je crois même qu'il a gagné une Coupe d'Europe. Ce qu'il m'a dit à propos de mes aptitudes et de la possibilité même que je joue dans les meilleurs championnats européens m'a vraiment fait chaud au cœur. Cela me pousse à redoubler d'efforts pour être toujours à mon meilleur niveau. Par exemple, passer un but à son équipe au retour !», nous a dit Messaoud avec un brin d'ironie. I. S. Biyaga : «Je leur passerai un autre but au retour» «Nous avons livré une partie honorable avec des variantes répétées dans le jeu et le placement, ce qui a tôt fait de déstabiliser notre adversaire qui finalement n'a pas fait le poids en première mi-temps. D'ailleurs, nous prenons l'avantage au beau milieu de cette période de jeu et on aurait même pu aggraver le score. Dommage, l'arbitre fausse le cours de cette partie et leur permet sur des coups francs pas du tout clairs, enfin pour le premier, d'égaliser et de prendre l'avantage. En somme, je suis content d'avoir marqué aujourd'hui et je promets de leur passer un autre but au match retour.» Benfissa : «Je n'ai pas eu de chance sur le 2e but» «J'ai essayé de faire la meilleure prestation possible dans nos bois pour donner plus de confiance à l'équipe qui, il faut le dire, n'était pas devant n'importe quel adversaire. Malheureusement, je n'ai pas eu de chance sur ces deux coups francs et le deuxième davantage. J'ai suivi la trajectoire du ballon au moment de la frappe, mais alors que je m'étais déjà couché pour l'intercepter, il rebondit et change de direction. Il aurait fallu d'un petit rien pour que je bloque cette balle. Dommage bien que nos chances demeurent intactes.» Selllimi : «C'était pas le Real Madrid finalement» «On nous a trop cassé la tête avec le palmarès étoffé de cette équipe de l'Etoile et ses hauts faits dans le continent, mais une fois sur le terrain, on n'a vu aucune différence avec notre équipe autant techniquement que sur le plan tactique. On a toutes nos chances pour une qualification à Chlef et je pense bien qu'on va y arriver avec ce seul but d'écart. Finalement, c'est pas le Real Madrid cette équipe de l'ESS.» Zaouch : «A 2-1, ça reste jouable» «Nous ne nous sommes pas cassé la tête avec le palmarès de cette équipe et nous sommes entrés avec la détermination de faire le jeu et de les surprendre chez eux. D'ailleurs, c'est ce qu'on a réussi à faire en première mi-temps avec ce joli but de Biyaga. On termine sur une défaite 2-1, mais cela reste une différence largement surmontable chez nous. Je n'oublierai pas l'arbitrage qui, au lieu de faire son travail correctement, n'a fait que jouer avec nos nerfs avec ses décisions intempestives et imaginaires.» De notre envoyé spécial à Sousse : Ibrahim Saâdallah