Shoubeïr : «Allons-nous accuser les Algériens cette fois-ci aussi ?» Le 12 novembre passé, le bus transportant la délégation algérienne a été caillassé par des supporters égyptiens sur le chemin entre l'aéroport du Caire et l'hôtel des Verts. Un mois seulement après ces tristes événements, les Egyptiens remettent ça lors d'un match de championnat local qui a mis aux prises l'équipe d'Al Ahly avec son rival d'Al Ismaïlia. A la fin du match qui s'est disputé samedi passé, des supporters du club d'Al Ismaïlia ont attaqué le bus transportant la délégation d'Al Ahly et blessé l'un des joueurs. A préciser que cette rencontre entre ces deux clubs est considérée comme le clasico du championnat égyptien dont l'issue a été toujours déterminante pour la course au titre de champion. Lors de la saison passée, les deux équipes ont eu recours à un match barrage pour déterminer le champion. Les slogans, le point fort des Egyptiens Afin d'oublier l'amère élimination de l'Egypte dans les éliminatoires en Coupe du monde par l'Algérie, les autorités égyptiennes ont voulu donner à ce clasico une autre dimension en préparant cet événement comme il se doit. Cette rencontre a été baptisée d'ailleurs «Un jour pour l'amour de l'Egypte», mais malheureusement pour eux, toutes leurs tentatives sont tombées à l'eau puisque le match s'est déroulé sous une forte tension sur le terrain comme sur les gradins. Non contents de l'arbitrage, les supporters d'Al Ismaïlia s'en sont pris à l'arbitre, mais aussi au bus de la délégation de l'équipe visiteuse, en le caillassant et blessant l'un des joueurs. Vous avez dit «Une journée pour l'amour de l'Egypte» ! Les Egyptiens prouvent encore une fois que les slogans restent leur point fort. L'affaire des drapeaux alimente la fitna entre les deux clubs La fitna avait commencé une semaine avant le déroulement de la rencontre de samedi passé. La Fédération égyptienne de football a pris l'initiative d'interdire les couleurs des clubs lors de cette journée et les remplacer par celles des drapeaux égyptiens distribués gratuitement. Une initiative qui a mis les supporters d'Al Ismaïla dans tous leurs états, qui ont désapprouvé l'idée dans les forums des sites Internet. Les supporters d'Al Ismaïlia suspectent la Fédération de soutenir Al Ahly dans cette confrontation puisque les couleurs du club de la capitale sont les mêmes que celles du drapeau national. Les couleurs rouge, blanc et noir ont été présentes en force au stade d'Al Ismaïlia aux dépens des couleurs jaune et bleu, au grand bonheur des Ahlaouis. L'annonce de cette décision a suscité l'ire de tous les supporters d'Al Ismaïlia. Djamal Moubarak séduit les supporters d'Al Ahly Djamal Moubarak, qui a assisté au clasico, ne laisse filer aucune occasion pour essayer de séduire le plus grand nombre d'électeurs pour succéder à son père, Hosni Moubarak. Djamal a profité de l'opportunité pour prendre l'initiative des drapeaux pour essayer de séduire les supporters d'Al Ahly, qui sont environ 40 millions, et gagner le maximum de voix dans la prochaine élection. Bien que la famille Moubarak soit connue pour son appartenance à l'équipe d'Al Ismaïlia, Djamal Moubarak n'a pas hésité à afficher son soutien au club rival, Al Ahly, à des fins purement électorales. Le bus d'Al Ahly caillassé et un joueur blessé Dans un climat électrifié, la rencontre s'est achevée sur un score nul d'un but partout. Le club d'Al Ismaïlia a été le premier à ouvrir le score sur penalty en première mi-temps, qui a provoqué l'ire des responsables du club visiteur. En deuxième mi-temps, les Ahlaouis ont réussi à remettre les pendules à l'heure et ce, après l'expulsion d'un joueur d'Al Ismaïlia. La fin de la rencontre a été houleuse. Non contents du nul concédé à domicile par leur équipe, les supporters d'Al Ismaïlia ont attendu le bus transportant la délégation de l'équipe d'Al Ahly pour l'attaquer à coups de pierres à la manière dont a été attaqué celui des Verts au Caire dans le chemin menant de l'aéroport à l'hôtel. Ce sont les joueurs d'Al Ahly qui ont endommagé leur bus et blessé leur joueur ! Les images filmées par le joueur algérien Rafik Saïfi montrant l'attaque du bus des Verts par des supporters égyptiens, et les images des visages de Halliche et Lemmouchia en sang, ont fait le tour du monde. Tout le monde a vu l'agression dont ont été victimes nos joueurs, sauf bien sûr les Egyptiens. Sans scrupule aucun, ces derniers accusaient les Algériens de manipulation en caillassant eux-mêmes leur bus et blessant leurs joueurs. Comme le ridicule ne tue pas, les Egyptiens peuvent se permettre tout pour justifier l'injustifiable. Même les supporters d'Al Ismaïlia peuvent faire de même et déclarer qu'ils n'ont rien à voir dans cette histoire. Ce sont plutôt les joueurs d'Al Ahly qui ont caillaissé leur bus et blessé leur camarade Hossam Achour. Shoubeïr : «Allons-nous accuser les Algériens cette fois-ci aussi ?» Dans son émission «Al Kora maâ Shoubeïr», l'ancien gardien des Pharaons, Ahmed Shoubeïr, a affirmé que ce qui s'est passé à Al Ismaïlia est une preuve que ce sont les supporters égyptiens qui ont caillassé le bus des Algériens au Caire. «On ne sait pas ce que diront les Egyptiens sur cet incident. Allons nous accuser les Algériens d'avoir cassé le bus d'Al Ahly, ou bien accuser les joueurs d'Al Ahly d'avoir eux-mêmes caillassé leur bus et blessé l'un de leurs camarades ? On ne sait pas ce qu'ils diront», s'est-il interrogé. La violence n'est pas propre aux Algériens Dans leur guerre contre l'Algérie, les Egyptiens ont accusé les Algériens de tous les maux. Certains d'eux ont même fait une fixation sur un point précis : la violence. Pour eux, l'Algérien est violent de nature. Afin d'étayer leurs dires, certains n'ont pas hésité à focaliser sur la période de la violence et de terrorisme qu'a traversée l'Algérie. Les images de violence dans les différents stades de l'Algérie ont été exploitées également pour montrer le degré de violence des Algériens. En parallèle, on voulait nous faire croire que les citoyens d'Oum Dounia sont civilisés et n'ont rien avec ce mot «violence», et sont plutôt des anges. La rencontre de samedi passé a prouvé tout le contraire, à savoir que la violence n'est pas propre aux Algériens. La délégation d'Al Ahly, qui renferme plusieurs joueurs internationaux en son sein, a eu un petit aperçu de ce que nos joueurs ont vécu au Caire. N. B.