«Ils ont les meilleurs attaquants, nous avons les meilleurs défenseurs» «Ce match face à la Côte d'Ivoire sera le véritable baromètre pour notre défense ». C'est par cette déclaration que le 9e Ballon d'Or algérien du Buteur et d'El Heddaf Madjid Bougherra a commencé son analyse du match de ce dimanche entre la Côte d'Ivoire et l'Algérie. Cette défense s'est forgé une réputation en Afrique, après des éliminatoires brillantes en encaissant quatre buts en sept matchs, dont deux dans la fournaise cairote. Cette défense est composée de joueurs aguerris, qu'ils soient locaux ou pros, et qui surtout sont liés par une grande amitié sur et en dehors des terrains. Cette défense qui, hormis la parenthèse amère du Malawi, a été fidèle à sa réputation de muraille infranchissable. Eh bien, cette défense algérienne aura l'occasion de se mesurer aux plus grands joueurs de notre continent, ce dimanche, et prouver que sa réputation n'a pas été usurpée. Ils ont bien muselé Keïta, Kanouté et Manucho, alors ! C'est vrai que rien qu'à prononcer les nom des attaquants ivoiriens, on peut craindre le pire pour nos défenseurs : Drogba ? Un monstre sacré. Gervinho : l'un des meilleurs de la L1. Bakari Koné ? Un insaisissable ailier de poche. Kalou ? L'homme au pied gauche magique. Les joueurs algériens, eux, ne semblent pas impressionnés. Voilà ce qu'en pense le très pondéré Meghni (lire entretien par ailleurs) : « Ils sont mondialistes, on est mondialistes, ils ont de grands attaquants, nous avons de grands défenseurs, nous n'avons pas à les craindre.» Et puis, une défense qui a réussi à museler un Seydou Keïta, un Freddy Kanouté ou un Manucho ne peut pas craindre les autres attaquants. Bougherra, pour sa part, ne veut pas focaliser sur Drogba « car, pense-t-il, le danger peut venir de toutes parts, mais si on est bien concentrés, on peut les empêcher de nous créer le danger.» Les Verts se retrouvent face aux grands L'autre atout des joueurs de l'Equipe nationale, c'est qu'ils savent jouer contre les meilleurs. Confirmation de Matmour : «Nous, on aime le jeu et les grandes équipes qui ne ferment pas le jeu, c'est pour ça qu'on se retrouve souvent face aux plus grands.» Raison pour laquelle les Algériens ont été surpris par une équipe du Malawi regroupée en défense et verrouillant le jeu, pour opérer en contres pour ensuite se rebiffer face à l'une des meilleures sélections d'Afrique, pour ensuite confirmer face au pays hôte. Même lorsque les Algériens étaient au plus bas, ils réussissaient souvent à tirer leur épingle du jeu face aux grands. Le souvenir du match face à l'Argentine qui a précédé une élimination amère de la CAN-2008 est toujours vivace dans nos esprits. Dimanche, les Verts affronteront sans doute la meilleure sélection africaine du moment et cela les arrange bien, comme nous l'a dit Meghni : «Je suis convaincu qu'il y aura un grand match entre deux équipes qui aiment jouer.» Belhadj : «Drobga, je suis habitué à l'affronter» Au moins quatre joueurs de l'équipe algérienne ont affronté Drogba une ou plusieurs fois : Bouazza, Yebda, Bougherra et Belhadj. Ce dernier ne semble pas impressionné par le géant de Chelsea. «Je suis habitué à affronter Drogba, Kalou et les meilleurs attaquants du championnat d'Angleterre et cela se passe le plus normalement du monde. Jouer contre ce genre d'attaquants est plus motivant», confie le gaucher algérien qui pense que «la vraie force de la Côte d'Ivoire, c'est son groupe, car il ne faut oublier qu'ils jouent ensemble depuis au moins cinq années avec une finale et une demi-finale de la CAN et une participation en Coupe du monde.» Laïfaoui abonde dans le même sens : «La Côte d'Ivoire est le favori numéro 1 de la CAN, mais cela ne nous empêche pas de jouer pour gagner, car sur un match tout peut se passer.» Seul joueur de champ du onze rentrant, Laïfaoui ne semble pas complexé par son statut : «Je joue tous les ans des compétitions internationales avec l'Entente et j'ai deux matchs de CAN dans les jambes qui m'aideront à m'imposer face aux redoutables attaquants ivoiriens.» Halliche : «Notre force, c'est notre esprit de guerriers» Le Halliche timide titularisé lors du premier match des éliminatoires au Rwanda, après un concours de circonstance inattendu (suspension de Yahia et blessure stupide de Zaoui), a laissé place à un joueur mûr, sûr de lui et très engagé. C'est vrai qu'entre-temps, l'ancien Nahdiste a engrangé une expérience extraordinaire, que ce soit en sélection ou en club qui lui donne aujourd'hui un statut particulier au milieu des Bougherra, Yahia et autres Belhadj. C'est cette expérience qui lui permet aujourd'hui d'aborder calmement le match face à la toute puissante Côte d'Ivoire : «Pourquoi se prendre la tête, parce qu'on doit affronter la Côte d'Ivoire ? Au contraire, en sélection nous aimons ce genre de matchs.» Halliche refuse de parler d'un match dans le match entre les redoutables attaquants ivoiriens et la solide défense algérienne, «car pour moi la force de notre équipe, c'est tout son groupe, c'est son esprit de guerriers et ce sont ces vertus qui nous permettront de compliquer la tâche aux Ivoiriens.» Yahia : «On aime ce genre de défis» Qu'il soit sur le terrain ou sur le banc, Anthar Yahia est toujours utile à l'équipe. On l'a vu encourager ses coéquipiers face au Mali, alors qu'il n'était même pas dans les 18, confirmant son statut de cadre après un long parcours de six années avec les Verts. Ce n'est pas Yahia qui a côtoyé les stars de l'Inter à l'âge de 18 ans qui sera impressionné par les attaquants ivoiriens. «Au contraire, dit-il, car affronter ce genre de joueurs est un stimulant. En équipe d'Algérie, on aime ce genre de défis.» Yahia affirme qu'aucun attaquant «qu'il soit Drogba ou autre ne peut nous faire peur, car nous aussi avons de grands défenseurs qui jouent en Europe et qui affrontent les meilleurs attaquants tous les week-ends.» M. S.