J'avoue que notre mission sera difficile en présence de l'Algérie, quatrième sur le plan africain.. La présence de l'ancien entraîneur d'Al Ahly a été l'occasion pour le journal portugais Record de réaliser un long entretien avec Manuel José, le chef de file de la sélection angolaise. Dans cet entretien, le technicien portugais évoque les objectifs de la sélection du pays organisateur à l'occasion de la prochaine CAN. Comment voyez-vous les chances de l'Angola à la CAN ? Tout d'abord, on doit penser à passer le premier tour, avant d'évoquer les objectifs principaux de l'équipe. Je pense que nous avons les moyens de remporter le trophée ou atteindre la finale, à défaut le dernier carré. Lorsque j'ai accepté ce défi, l'objectif était d'aller le plus loin possible durant cette CAN. Pour réaliser ce but, nous devons tout d'abord passer sans embûches ce premier tour. J'avoue que notre mission sera difficile en présence de l'Algérie, quatrième sur le plan africain suivie du Mali septième, sans diminuer de la valeur du Malawi. Ne pensez-vous pas que la clé de la qualification demeure dans ce premier match contre le Mali ? Le premier match est toujours important. Il faut se rappeler la défaite du Portugal lors du premier match de la Coupe d'Europe face à la Grèce et son impact psychologique sur les joueurs. On doit positiver les choses. Ce premier match doit être le début de la fête, surtout pour les Angolais qui joueront en présence de leurs supporters. Je trouve que nous avons les moyens de gagner ce match en présence de notre public et sur notre terrain. Un succès sera synonyme d'un grand pas vers la qualification au 2e tour. Ne craignez-vous pas que la pression du public influera sur le rendement de votre équipe ? C'est la raison qui m'a poussé à évoquer l'exemple du Portugal en 2004. Je travaille depuis trois mois déjà avec l'aide d'un psychologue. Nous sommes conscients de notre responsabilité. J'ai déjà vécu ce genre d'épreuve, les joueurs aussi. Je pense que mes poulains ont les moyens de réussir un bon parcours. Ils ont l'expérience dans ce genre de compétition, du moment qu'ils ont pris part à deux tournois de la CAN, en Egypte en 2006 et au Ghana en 2008, alors que certains d'entre eux ont même participé au dernier Mondial allemand. Il faut profiter de cet atout, car cette fois, on aura la chance de jouer sur notre terrain et devant notre public. Nous avons de bons éléments, ce ne sont pas des stars du Real de Madrid ou de Barcelone, mais qui sont capables de faire la différence dans ce genre de tournoi. Dernièrement, le président de l'Angola, Eduardo Dos Santos, n'a pas tari d'éloges sur vous. Votre sentiment ? J'étais très heureux, car les propos du président m'ont remonté le moral et, surtout, motivé encore plus. Mais ilfaut aussi dire que ma responsabilité est grande qui commence réellement à pes. Je me souviens que cela s'est passé juste après le match amical face au Ghana. Nous avons fourni un bon match en dominant notre adversaire, malheureusement il n'y avait pas de buts. Même chose durant notre match contre le Cameroun et le Togo. A chaque fois, le président ne cesse de nous motiver. Je pense que les joueurs sont conscients de la mission qui les attend. La consécration veut dire beaucoup de choses pour ce pays. La joie que pourrait procurer ce trophée risque d'être semblable au jour de l'indépendance de l'Angola. On fera l'impossible pour gagner cette Coupe d'Afrique. Personne ne nous donne comme favori, mais on croit en nos chances. Comme l'organisation de cette CAN est historique en Angola, on ira au bout de notre rêve en remportant le trophée. Le poste de sélectionneur diffère de celui d'entraîneur de club, n'est-ce pas Il est plus facile de travailler dans un club, car tout le monde est proche. Ce sentiment sera utile pour les entraîneurs dans leur travail en sélection. Il faut seulement savoir comment motiver les joueurs. Si on trouve l'astuce, chacun pourra être le meilleur entraîneur du monde. Je suis convaincu que les joueurs de l'Angola vont donner le meilleur d'eux-mêmes pour relever ce grand défi, car ils savent que d'autres éléments attendent leur chance pour prendre leur place en sélection. On a appris que vous avez été confronté à quelques problèmes depuis votre intronisation à la tête de la sélection angolaise… C'est vrai. J'avoue que nous avons eu un gros problème, à savoir le manque de compétition de certains joueurs. Nos stages se déroulaient la plupart du temps sans les joueurs professionnels. De plus, le championnat angolais a pris fin le 25 octobre dernier, alors que la finale de la coupe s'est jouée le 3 novembre. On est là au centre de préparation pour incorporer sept à huit nouveaux éléments locaux pour les ajouter au groupe des professionnels. Des amis me facilitent la tâche, comme Gorges Jijos, l'entraîneur du Benfica, qui a libéré Mantoras. Alors que deux autres éléments, en fin de contrat en France, et un autre en Angleterre sont avec nous, afin qu'on puisse élever leur niveau physique avant le début de la CAN. Un autre entraîneur n'aurait jamais admis de travailler dans de telles conditions. Pourquoi Manuel José a-t-il accepté cette mission ? En vérité, je n'ai rien à perdre en choisissant l'Angola. Je veux absolument relever ce défi. C'est la raison qui m'a poussé à venir ici. La vie est pleine d'embûches et de difficultés. Je suis un kamikaze. Ce sera ma première en Coupe d'Afrique des nations. C'aurait été plus compliqué, si j'avais pris une sélection dont je ne connnais pas la langue et qui n'a aucune histoire commune avec le Portugal. Si j'échoue dans ma mission, je n'aurai qu'à demander pardon à ce peuple. Je ne suis qu'un humain. Je ne suis pas un faiseur de miracles. Si les joueurs vont se donner à 100 %, moi je me donnerai à 1000 %. Je suis venu pour réussir et faire plaisir à tout un peuple. Entretien réalisé in Record